" Pimbarl...
- Il s'agit d'un petit village, Monsieur.
- ...
- Monsieur ?
- Rappelle moi pourquoi nous sommes obligés de nous arrêter dans un tel trou perdu.
- Eh bien, ayant épuisé nos vivres, il nous faut nous arrêter là où nous le pouvons.
- Nous avons QUOI ?
- Mais je voulais déjà acheter de la nourriture à Uoel, mais vous avez refusé car vous aviez aidé M.Gransala et vous vouliez partir au plus vite avant qu'ils ne vous invitent dans une de leurs... " fêtes paillardes inutiles et sales" .
- Alors empresse-toi de m'en chercher, je veux arriver à Rintae rapidement."
En effet, depuis Rintae, j'aurai plus de chances de trouver des informations sur Lyon et de m'entrainer. Les affiches seront sans doute plus abondantes là bas, ou même les monstres y seront plus forts... Que d'occasions de m'améliorer !
Bon, ne reste plus qu'à attendre Cass ! Le connaissant, il va prendre le temps de discuter avec les marchands du coin... Quel idiot ! A quoi bon parler à ces ignares ? Bon, autant faire un tour du village avant de le rejoindre, on ne sait jamais... Peut-être y trouverais-je un centre d'intérêt. Bon, allons-y... Ferme, ferme, boutique de graines... Pff ! Un jour, ils apprendront à me craindre ! Aucun de ces endroits n'est digne de ma visite...
Approche-toi...
" Qui est là ?"
Par ici...
" Cette voix... Lyon !"
Dans la tente...
" Cette fois, Lyon, prépare-toi à ..."
J'entrai dans une petite échoppe de voyant. Quelques bibelots gisaient au sol, comme des masques exotiques, ou des objets plus étincelants, comme cette corne dorée... Et devant moi se dressait une table, ornée d'une petite boule de cristal.
" Que ...?
- Ah, tu es venu, finalement."
La voix, à présent totalement différente de Lyon, provenait d'un vieil homme rabougri, de l'autre côté de la table. Assis sur une chaise, il m'adressait un sourire narquois. Il se moque de moi, ma parole !
" Comment oses tu te moquer de moi ?
- Je ne me moque pas de toi, je suis juste content de voir que tu as répondu à mon appel.
- VOTRE appel ?
- Oh, oui, bien sûr, tu pensais que c'était Lyon... Il te fallait venir, car j'ai des choses à t'annoncer.
- Oui, des choses... Moi, j'ai quelque chose à...
- Ne t'emballe pas, voyons. Comme tu l'as sans doute remarqué, je suis un voyant. Si tu restes, je lirai ton avenir.
- Mon avenir... Ha ! Moi, je peux te prédire ton avenir proche, si tu continues à user de mon temps.
- Ne veux-tu pas savoir davantage sur Lyon ?"
Le fourbe ! Il joue la carte de l'ennemi juré ! Je suis sûr qu'il ment, mais...
" Bien, je reste.
- Voilà qui est mieux. A présent, assied-toi, veux-tu ?"
Je m'assis. Bien que le siège semblait sale, il est assez confortable...
"Bien, et maintenant, laisse moi te prédire ton avenir... Hmmm..."
Le voyant avança ses mains ridées vers la boule de cristal, qui s'enfuma de l'intérieur...Le voyant me regarda à nouveau, tendit la main, et dit :
" Je ne suis plus tout jeune, tu sais... Peut-être que 10 zennys m'aideraient à retrouver la mémoire"
Avant même d'avoir le temps de protester, mon bras sortit de ma poche 10 zennys.
" Que m'avez vous fait ?
- Oh, ça ? Je pensais que tu ne serais pas très coopératif, aussi j'ai ensorcelé cette chaise pour pouvoir te contrôler
- Espèce de...
- Du calme, tu ne peux rien faire de toute façon... Maintenant, je pense que je vais pouvoir mieux me concentrer. D'un autre côté...
- Quoi, ça ne vous suffit pas de me voler ?
- Pour être honnête, j'ai encore besoin de quelque chose... VOis-tu, selon, moi, seul les gens intelligents et malins sont à même de connaître le destin. L'avenir est en perpétuel changement, et seules les personnes avisées savent que l'on peut changer son destin, et qu'il ne suffit pas d'attendre, comme tous ces gens le pensent.
- Et que voulez vous que je fasse ?
- C'est très simple : je vais te poser trois énigmes. Si tu parviens à y répondre, je te prédirai l'avenir, et j'envisagerai éventuellement de récompenser ton intelligence.
- Et si je refuse ?
- Tu ne vas pas refuser, tu as déjà payé."
Quel voleur ! Bon, autant résoudre ces énigmes, puisqu'il est trop tard... Et puis, s'il est réellement capable de prédire l'avenir, peut-être pourrais-je en savoir davantage sur moi et Lyon... Bref !
" Pose donc ces énigmes.
- Ah, eh bien voilà, c'est mieux ! Pour ma première énigme, prenons quelque chose de simple. Voyons voir... Ah, oui ! "On peut me briser rien qu'en prononçant mon nom. Qui suis-je ?"
Effectivement, simple... Cela me fait penser au temps où Kali et moi discutions ensemble... Je lui avais moi-même posé cette question, comme un test d'initiation...
"Le silence : si l'on arrête de parler, et que je dis "Silence !", ce sera une forme de bruit, et je briserais ce silence.
- En effet... Pour ma deuxième énigme... Ah, je sais ! Disons que j'ai un sac de gemmes. Dans ce sac, toutes mes gemmes sont rouges, sauf deux. Dans ce même sac, toutes mes gemmes sont vertes, sauf deux.
Enfin, toutes mes gemmes sont bleues sauf deux, et il s'agit toujours du même sac. Combien de gemmes rouges, bleues et vertes ai-je dans mon sac ?"
Ah, cette fois, c'était Mefa... Nous faisions un petit duel d'énigmes, et j'ai bien failli perdre ce jour là. Mais il me donna un indice, et je me rappellerai toujours de sa gentillesse à ce moment. Il savait que j'étais mauvais perdant... Mefa, vous fûtes comme un père pour moi... Je vous vengerai...
" J'ai une gemme rouge, une bleue, et une verte, donc trois gemmes : si toutes les gemmes sont rouges, sauf deux, j'ai une gemme rouge ; si en même temps elles sont toutes vertes sauf deux, j'ai une gemme verte ; enfin, si elles sont toutes bleues sauf deux, j'ai une gemme bleue . Les affirmations a priori contradictoires peuvent finalement coexister.
- Bien, bien ! Pour l'instant, je te trouve bien doué. Tu ne triches pas, au moins ?
- Contente-toi de poser tes énigmes !
- Ca ne t'arrives jamais de te calmer ? Enfin, bon, ceci sera ma dernière énigme, ou plutôt une question de curiosité : Il est connu que les habitants d'Alzafia ont d'étranges coutumes : la preuve, lorsqu'ils me consultent, je hausse les sourcils à chaque fois ! Hé hé... Et leur lois, n'en parlons pas ! Cependant je me suis toujours demandé s'il était légal là-bas d'épouser la soeur de sa veuve : comprenez, il sont tellement attachés aux vivants !"
Je le fixais du regard...Je ne connaissais rien à propos des habitants d'Alzafia et de leurs coutumes, ces derniers étaient si peu intéressants... Comment pourrais je connaitre leurs lois ? Je réfléchis à sa phrase et je me mis en quête d'un éventuel indice dans cette dernière. J'eus alors ce qu'on pourrait appeler un trait de génie : une veuve, c'est une femme dont le mari est mort, non ? Et cela voudrait donc dire qu'un mort, ou éventuellement un mort-vivant, épouserait une vivante. Il avait bien dit que les habitants d'Alzafia étaient attachés aux vivants, donc ...
" Non, c'est illégal. c'est tout simplement contre leurs principes : puisqu'ils sont attachés aux vivants, ils n'autoriseraient surement pas un mariage impliquant un mort chez l'un ou l'autre des mariés
- Ho, ho, ho ! Excellent, mon ami ! Puisque tu as bien répondu, tu mérites bien un petit quelque chose ..."
Il me fit un clin d'oeil, ce qui ne manqua pas de me donner des frissons, puis se pencha sur sa boule de cristal...
Jeu 17 Déc - 13:29