Ils arrivèrent en haut du toit au moment où le soleil finissait de se coucher. Léto et Septère admirèrent les derniers rayons raser les toitures de l'ensemble de la capitale. Les clameurs et les bruits des activités humaines diminuèrent avec la soudaine baisse de chaleur. Les ombres s'installèrent définitivement dans les rues, soit un spectacle on ne peu plus plaisant pour les deux vampires.
Septère regarda Léto fixer le ciel violacé. Il s'accouda au rebord et parla d'un ton badin.
« Ce soir je joue dans un petit théâtre plutôt réputé. Ça te dit de m'accompagner pour assister à la pièce ? Je pourrais sûrement te faire rentrer gratuitement.
- Pourquoi pas. Je n'ai rien à faire pour ce début de nuit. Il y aura du beau monde ?
- Ça sera outrageusement noble, dit-il en riant. En fait ça sera plutôt moi qui assisterai à une pièce de théâtre quand je les verrai jouer leur petit numéro de « non non je ne fréquente pas un endroit aussi ''populaire '' » en se montrant entre eux les comtes et les barons qu'ils sauront reconnaître. »
Son compagnon répondit par un petit rire moqueur, mais il ne cessa pas de regarder l'horizon.
Les deux portaient un costume de lin brun et un pantalon assorti, avec une chemise blanche pour le blond et grise pour le brun, tout deux sorties et froissées leur donnant un air de bourgeois débrayé, ou bien, si on considérait leur apparente jeunesse, de fols entrepreneurs venant d'inventer un plan savant pour faire fortune. A vrai dire, la folie qui habitait leurs yeux, et un sourire, un peu narquois, qui flottait sur leur visage faisait penser à des possédés, ou bien des drogués passés de l'autre côté.
« Ça sera marrant de les étudier comme des papillons qu'on épingle. Vraiment, je reste fasciné par les gens de pouvoir...
Ah bon ? De l'envie peut-être ? » dit Septère, moqueur.
« Non...de la fascination pour l'horreur...et puis il faut apprendre le langage de son ennemi. Ah ! Quelle sera belle la société sans eux !
- Une société composée de cul-terreux ? Êtes-vous sûr de vous ''sir' Ventegris ?'
- Septère. Un jour il faudra que je te montre. Il y a un moyen de faire en sorte que les vampires aient le pouvoir et de changer la société pour se faire accepter.
- Je ne suis pas sûr d'apprécier que tu parles de politique. Je ne suis pas sûr d'aimer ce Léto d'ailleurs. Moi je suis un comédien, un artiste, et je préfère quand tu me parles du Beau, et du Vrai, du Vrai milles dieux !
- Pfff. Soit. Je n'ai guère envie d'entrer dans un débat pour te prouver que la politique c'est la vérité.
- Nan, tu perdrais, sois-en certain ! » Il éclata de rire.
Cela faisait des mois qu'ils buvaient à leur soif.
- C'est quoi comme pièce ?
- Un classique d'opéra transformé en simple pièce de théâtre.
- Donc pas de chant ?
- Pas de chant.
- Tant mieux. J'aurais dit non si j'aurais dû t'entendre « croasser ».
- Idiot.
Pourtant ils étaient maigres. Littéralement, la peau sur les os. Nus, on aurait dit d'affreuses sculptures squelettiques entourées de muscles, sur lesquelles circulait un réseau de vaisseaux sanguins. Cette maigreur inhumaine avait d'ailleurs posé aux jeunes vampires des problèmes assez inattendus, comme l'impossibilité de trouver une ceinture normale qui comporte assez de trou. Et il aurait été impensable qu'un aussi beau cuir puisse être entaillé vite fait à la lame.
Mais voilà, cela faisait des mois que plus rien ne s'opposait à eux. Le pari avait été risqué et leur réussite brillante : ils avaient intégré la société des Hommes, celle des êtres humains purs. Tous les deux avaient commencé comédiens, s'étaient maquillés, s'étaient habillés, avaient fréquenté des personnes normales. Ils étaient devenus invisibles dans la foule, anodins dans les rouages...ils marchaient dans la rue en plein jour et n'étaient pas inquiétés par la police religieuse.
***
« Relevez-vous. Maintenant que vous avez bu mon sang, vous êtes officiellement des membres de notre cercle. Que cette assemblée prenne acte qu'en temps que parrain je jure de ne pas me comporter en maître envers vous et que je vous fournirai quotidiennement une dose chacun. Et que cette assemblée prenne acte qu'en temps que parrainés vous n'aurez de cesse, avec foi et acharnement, d'accomplir les desseins de notre organisation. Pour le meilleur de nos deux espèces !
- Pour le meilleur ! »
Léto sortit de sa rêverie. Il fronça des sourcils, pas sûr d'avoir compris ce que Septère venait de lui dire. « Pardon, tu disais ? » lui demanda-t-il, ce qui agaça franchement son interlocuteur.
« Je disais que le maître de cercle m'a choisi pour porter les nouveaux implants à base de mini cristaux de magilithes. Ceux qui forment comme un masque. Et j'ai dis oui.
- Pardon ?! T'es sérieux, là ? T'as accepté ? T'es bien conscience qu'ils vont te remplacer le visage ?
- Oh c'est bon ! Bien sûr que j'en suis bien conscient ! Ce qu'ils nous donnent d'habitude ne nous fait rien. T'as bien confiance depuis le temps, non ?
- Avoues que c'est tout de même un peu radical de se faire raboter le visage. On a beau être techniquement des morts-vivants, il y a des limites à ce qu'on peut supporter.
- Franchement tu n'y comprends rien. Ils ont fait des centaines de test avant, comme pour tous les autres trucs. Ça représente mon rêve, mon obsession. Tu imagines les possibilités, pour moi, un comédien ?
- Tu ne sembles pas de poser la question de
leur motivation. Pour moi, la capacité de changer de visage à volonté ça ne peut servir que comme arme.
- Oh ! Arrête donc là. Ce n'est pas
à volonté, tu le sais bien. Et puis ton discours ne tient pas. Ce n'est qu'un outil. Un marteau serait aussi une arme dans ce cas. Or il suffit de voir nos visage sans 3 épaisseurs de maquillage pour comprendre que ces implants sont plus que nécessaire à nous autres vampires.
- J'ai de moins en moins confiance en eux. Tu sais pourquoi ? Parce qu'ils testent des technologies avancées sur nous. Je parierais que l'Empire finance tout ça.
- Et alors ? Il est fort possible, non, probable même que ce soient des savants de l'Empire qui fabriquent tout ça. Ça ne veut pas dire forcement qu'ils soient mauvais, que fabriquer un monde où les vampires ont leur place ne viennent pas à l'esprit des gens. Après tout ce qu'ils ont fait pour nous...
- Certes. On leur est énormément redevable, et c'est justement trop secret pour être sûrs de quoique ce soit, parce que c'est illégal, ok ? Je ne suis pas paranoïaque. Par contre j'ai appris à me méfier quand tout me sourie. Se faire aider gratuitement n'est jamais, en fait, gratuit.
- Et ça te mène où tout ça ? Quitter le cercle ?
- Non...Je n'en suis pas encore là.
- Mais j'arriverai pas à te faire changer d'avis, c'est ça ?
- Oui, trop louche. Et toi, je suppose que j'arriverai pas à t'ôter l'idée de te faire charcuter la tête ?
- Oui, clairement (il rit) Je le
veux trop.
***
Le metteur en scène fonça sur Septère, fort de grands gestes et d'une colère à la fois explosive et muette. Tout en le poussant vers les costumiers, il continua à le réprimander tout aussi silencieusement, à moindre d'un mètre de la scène.
« J'ai failli annulé la pièce à cause de toi. Tu m'entends m'excuser et leur dire qu'on les remboursait ?? J'ai même pensé à te faire remplacer par Ben. T'y croit ça ? »
Il le planqua contre un mur, repoussant le costumier qui voulait faire enfiler un pourpoint à l'acteur. « Écoute. Fratley apparaît dans 6 minutes ! 6 !! T'as intérêt à te mettre dans la peau de ton personnage d'ici là et à me faire la meilleure performance de ta vie. Sinon on est cuit, mort, bon à se foutre sous les ponts. Ok ? »
Septère le prit dans ses bras et lui tapota l'épaule pour le réconforter pendant que celui-ci, en pleine crise nerveuse, pleurait chaudement. Pendant l'opération il fit signe au costumier de continuer de lui enfiler les vêtements.
« Ça va aller...ils vont être éblouis. Je te le promets....maintenant pourrais-tu trouver une place pour mon ami pendant que je me concentre ? Je te remercie beaucoup. Allez va lui trouver une place, moi je me prépare. »
***
Le dernier soldat s'effondre.Freya : « Vite mon prince ! Entrez dans le temple, fermez tout à clef et n'ouvrez à personne. Si quelqu'un d'autre que moi devait venir vous chercher...Trois coups puis deux autres seront son signal »
Freya se précipite vers les lourdes portes du sanctuaire.Prince : « Freya, venez avec moi. Seule une combattante comme vous peut me protéger. »
F : « Impossible votre Altesse. J'ai fui les combats et mes devoirs pendant trop longtemps. J'ai mené une quête stupide et perdue ; désormais avoir la tête de ce traitre serait la seule chose de bon que je puis apporter au royaume. »
P : « Freya, votre devoir est d'être avec moi. Restez, je vous l'ordonne ! Les morts ne sont guère bons à porter des épées et à défendre quoique ce soit. »
F (
s'agenouillant) : «Je suis désolée. Entrez mon prince et ne vous souciez que de votre personne. Voilà plusieurs années que durant mes voyages j'ai cherché la mort, et rien pour l'instant ne m'a terrassé. »
P (
lui attrapant l'épaule) : « Chevalier ! (Ne voyant aucune réaction, murmure) Freya... »
F : « Je serai à votre couronnement, votre Altesse. »
Des soldats entrent en grand nombre et les encerclent rapidement.Gardes : « Rendez-vous ! »
F (
se relevant promptement) : « Fi chiens ! Reconnaissez cette lance et craignez-moi ! (en aparté) Me voilà bien présomptueuse, ils sont bien plus de vingt et moi déjà affaiblie. »
Un soldat s'effondre, puis un autre ailleurs. Les hommes sont pris de panique, crient de se mettre à couvert, s'effondrent. Soudain un homme apparaît au milieu d'eux, et avec sa lance les tuent avant qu'ils n'aient pus réagir. Ils tentent une résistance vaine car l'homme, avec quelques coups adroits, s'en débarrasse.
Freya semble paralysée.Fratley (
s'agenouillant) : « Votre Altesse mon prince, je viens de la route du Ponant. Il n'y a plus personne qui ne veuillent vous y nuire. Venez vite si vous voulez fuir ! C'est sûrement la dernière chance que nous aurons de quitter la ville.
P : « Chevalier inconnu...relève-toi et dis-moi ton nom...
Fra : « C'est que je ne le sais point... »
Frey : « Mais Fratley, c'est toi, n'est-ce pas ? Ce visage...cette voix...Je les connais plus que par coeur !
Fra : « Ma dame...Je ne vous connais pas...
Frey : « Quoi ?! Comment oses-tu dire ça! Comment ? J'ai monté des sommets, suis allée dans nombre d'endroits incroyables pour suivre tes exploits ! J'ai suivi ta piste pendant des années ! J'ai entendu plusieurs fois la rumeur de ta mort...je croyais poursuivre un fantôme, jusqu'à ce que je trouve un corps... »
Fra : « Madame !! Je ne sais qui vous êtes (Fre : « Aaaaah! ») A vrai dire je ne sais pas qui non plus je suis. Le...passé...la personne que j'ai été...votre visage, si vous m'étiez importante, je ne me rappelle de rien. Rien ! C'est un brouillard quotidien qui c'est, je ne sais depuis quand, abattu sur moi.
Freya s'effondre, les jambes ne la soutenant plus. Le prince et Fratley tentent de la rattraper, puis de la réveiller. Elle ouvre les yeux.
Fre : « C'était donc ça...J'ai trouvé en mon coeur et mon esprit, mes deux pires ennemies. Comme cela est étrange de parler si calmement...alors qu'un noir messager vient de me foudroyer sur place...Il y a donc des choses pires que la mort ?
Aidez-moi à me relever.
Fra : Jeune dame...je crois que je n'avais pas compris l'importance...
Fre : « Et vous ne la comprendrez jamais. »
(Fin du second acte) ***
La scène se termina avec le départ de Septère. Léto savait qu'il reviendrait en scène d'ici quelques minutes à peine, et que pendant ce temps il devait être occupé en loge au maquillage. C'était le moment idéal pour s'éclipser – peut-être aurait-il le temps de revenir pour le final. « Peu probable » se dit-il.
Il dérangea son voisin pour lui demander l'heure (il était un peu juste en temps), avant de déranger toute la rangée, puis passa au travers du petit théâtre plus discrètement. Une fois dans la nuit fraiche il partit en quête des rivages du lac d'Acara. A peine 23 heures et déjà les rues était désertée, plus personne de respectable ne se promenait dans ce faubourg ouvrier, pourtant il entendit des pas résonner plusieurs mètres derrière lui.
Il hésita. Devait-il se retourner et jeter un coup d'œil vers l'inconnu, ou bien continuer tranquillement, et saisir une dague discrètement pour tenter de déjouer et retourner la faveur d la surprise d'une éventuelle agression ?
Le rythme de la marche s'accéléra un tout petit peu ; Léto fit mine de fourrer les mains dans les poches de sa veste et décrocha les dagues planquées contre ses jambes. L'inconnu était vraiment proche et continuait d'accélérer. Le vampire saisit ses lames. Au dernier moment il se retourna vivement en faisant un arc de cercle avec son bras gauche.
« Iléa ! »
La pointe de la dague lui griffa le visage s'en être freinée. Léto écarquilla d'abord les yeux de peur, avant de la regarder étonné. Iléa porta sa main sur son nez. C'était comme s'il ne s'était rien passé.
Léto avait en face de lui une vraie femme de chair et d'os qu'il pouvait prendre par les épaules, qu'il pouvait porter, qu'il pouvait écouter respirer. Une femme vivante, désirable...Oh, ce n'était pas le moment d'avoir Soif !
« Léto, en buvant la vie de nombreuses personnes tu m'as ramenée. »
Elle le serra dans ses bras et colla sa bouche contre son oreille pour lui murmurer un petit « merci ».
Il déglutit, gêné. Maintenant qu'il sentait son odeur et était collé à sa nuque chaud, il la désirait de bien des façons. Il repoussa sa longue chevelure noire tombant sur son visage qui venait l'importuner ; elle crut qu'il lui caressait les cheveux. Elle se tourna vers lui.
« Désolée d'avoir disparu aussi longtemps. Cette fois-ci j'ai décidé mon retour. J'ai résisté pour accumuler des forces, et maintenant j'ai vraiment l'impression que ça va durer.
- Et bien je ne sais pas si tu as pu suivre ce qui m'est arrivé depuis, mais je me suis renseigné un peu sur nos possibilités. Je n'ai rien trouvé d'autre que le temple des chimères des ténèbres pour l'instant. Du coup j'ai trouvé un bateau de contre-bande qui pourra nous amener bientôt sur l'archipel.
- C'est bien. (Elle lui sourit) Whoua ! C'est quand même fou d'avoir des sensations à nouveau ! Comme une renaissance ! »
Elle s'éloigna de lui pour s'étirer.
« Ah ! Et désolée de t'avoir fait peur tout à l'heure. Tout n'était pas encore bien opérationnel à ce moment-là.
- Tu ne m'as pas fait peur.
- De t'avoir surpris, tu m'as comprise.
- J'étais en rien surpris. J'étais même préparé, comme tu as pu le constater.
- Et bien ! Voilà que tu joues au dur maintenant.
- C'est que je suis réellement plus fort. En outrepassant mes limites de mortel, j'ai obtenu un corps plus léger qui compense la faiblesse de mes magies. Et j'ai eu un entrainement des plus drastiques à la limite de la survie.
- Oh. C'est presque chou. On verra si je peux te montrer ce que c'est de se battre avec mon nouveau corps. Tu faisais quoi sinon ? »
***
...Chaque nuit est notre terrain de jeu. Chaque minute sous la Lune notre mère est un délicieux repas, car ce qui le jour vous appartient, le sommeil vous gagnant, tombe sous le pouvoir de nous autres rois. Nous vivons là où vous ne vivez pas ; nous sommes en vie au moment où vous vous approchez de la mort. Nous sommes vos miroirs, votre reflet de minuit, et vous dépendez autant de nous que nous dépendons de vous. Léto retourna la feuille et ne vit rien au recto. Il la tendit à son propriétaire.
« C'est pas mal. Ça fait un bon paquet de feuilles ce que tu as déjà écris. C'est même impressionnant car je ne suis pas sûr d'être capable d'en faire autant, dit-il au jeune écrivain.
- Non, à vrai dire j'en suis incapable. Tu as une sacré plume.
- C'est vrai ? Je m'investis énormément dans ce livre. J'y mets mes tripes, tout ce que je vis pour faire en sorte que mes personnages fassent vrai.
- Et bien pour ma part je trouve ça plutôt réussi. ...bizarre, mais avec un achèvement certain dans le dessein de l'œuvre.
- Bizarre ? En quoi trouves-tu ça bizarre ?
- Et bien...parler des vampires, en faire un personnage principal, montrer comment on nous oblige à vivre...(soupir)...D'habitude quand on nous évoque autre part que dans un livre pour chasseur de monstres, c'est plutôt dans un roman à l'eau de rose pour jeunes filles qui n'attendent que d'être délivrées par leurs princes charmants...
(Léto sourit un peu moqueur)
- Et cette folle histoire d'amour que vit notre jeune héroïne, tu l'as expérimentée ?
(Le visage de l'adolescente vira au rouge)
- Euh ! Euh...oh ça ? Euh...oui, oui...un petit peu. C'est plutôt un partie de l'histoire que j'ai beaucoup imaginé.
- Elle m'a pourtant l'air vraiment bien réelle », dit-il malicieusement. « Je te taquine, ne t'inquiète pas. Je parlerai de toi auprès de cet éditeur. D'ailleurs, tu as un pseudonyme ? Tu ne vas pas mettre ton vrai nom sur un livre qui passera sous la censure, n'est-ce pas ? »
Le vent se leva soudainement et éteignit la lampe. Les trois personnes se retrouvèrent plongée dans l'obscurité, et un lourd silence s'abattit sur le bord de l'eau. Seuls restaient les bruits des insectes dans la nuit et celui des poissons qui les gobaient. Léto prétexta qu'il se faisait tard et qu'il avait à faire, et conseilla au jeune seigneur de rentrer chez lui. « Réfléchis pour trouver un nom. Je reviendrai sûrement demain. »
Léto et Iléa sortirent du jardin. Quelqu'un les attendait dans les ténèbres.
« Vampire, je ne viens pas te faire du mal. »
Une flamme jaillit de sa paume et fila au dessus d'eux devenir un globe lumineux. Il s'avança.
« Où est passé l'autre homme qui t'accompagnait ?
- Il est partit se coucher.
- Je ne parlais pas de celui avec qui tu étais dans ce jardin.
- Et bien parfois on voit beaucoup mieux quand il n'y a rien pour nous éblouir. »
L'homme fronça les sourcils d'incompréhension, puis scruta les alentours.
« En effet je ne sens aucune présence...Et bien vampire, je dois te parler. Je suis un traqueur de la police religieuse (
« Il a un arc ?! Se pourrait-il que ce soit celui qui m'a transpercé il y a trois mois ? »). Je viens te demander de tuer quelqu'un pour moi.
- Un assassinat ? Et vous me proposez quoi ?
- De ne pas te tuer. Et puis de ne jamais mentionner que tu es toujours en vie, alors que tous le monde croit que je t'ai tué d'une de mes flèches.
- Tous le monde ? Et bien voyons, cela fait un petit paquet de temps cette histoire. Croyez-moi vu la foule de gens, et de traqueurs, que j'ai croisés depuis, j'aurais du mal à croire que vous puissiez « m'oubliez » et me faire une nouvelle identité.
- Je n'ai pas dis ça. Nous tenons une liste des vampires à abattre par dangerosité. Puisque vous vous rassemblez souvent pour accéder à du sang discrètement, nous chassons nos cibles par ordre de priorité. Toi je ne t'ai pas marqué depuis, tu pourras donc prendre ton bateau et t'en aller de l'Empire sans avoir un traqueur à tes basques.
- ...Ok...Vous avez besoin que je tue cette personne comme un vampire...pour me faire porter le chapeau ?
- Non. Et à vrai dire il faudra que tu tues tout le monde là où je t'emmènerai. Après les traqueurs viendront traquer, et vu les personnes que tu devras tuer, il fera sale temps pour être un vampire dans la capital...ton bateau partira juste à temps...Demain, ici, rejoins-moi. »
La flamme s'éteignit et le traqueur disparut subitement.