Terres de Weyard
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Terres de Weyard


 
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 Shiva

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Shiva

Shiva


Messages : 36
Date d'inscription : 23/08/2010
Localisation : Désert de Sianna

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MessageSujet: Shiva   Shiva Icon_minitimeJeu 30 Sep - 1:48

Shiva Scan0011

Nom : Maydream (non officiel)
Prénom: Shiva
Age: 20 (non officiel)
Taille: 1m 77
Tour de poitrine : disponible si virement via Paypal
Argent: 200
Description: future méchante la plus cool du monde
Élément: vent, ténèbres
Vêtement : Jeans, Pull et écharpe longue
Profession ( ex ?) lieutenant des forces armées de l’empire de fer
3 magies et symboles : après la quête spéciale

force 8
magie 4
rapidité 8
concentration 6
volonté 4
endurance 5

Armes prothèse mécanisée gauche (griffes et lames), poignard de mêlée situé dans le fourreau de son épaulette droite.
Protection : aucune sinon son bras en alliage et une épaulette droite
Objet 2 herbes médicinales, 1 antidote

Biographie courte :

Surnommée « la princesse impériale de fer » Shiva est une humaine artificiellement créée sur une planète semblable à la Terre par le scientifique Ivo (#%ErrorAccesDenied%#) : empereur auto proclamé d’un empire à la position géographique incertaine ayant pour seule ressource son immense armée de machines. Son corps appartenait jadis à un garçon nommé Matt ayant la capacité unique de contrôler l’énergie de son environnement. Bien qu’elle possède l’apparence d’une jeune femme de vingt ans, elle n’existe véritablement que depuis deux ans. De ce fait elle reste très inexpérimentée sur des sujets que son créateur n’a pas jugés utile de faire son éducation, elle n’a jamais connu de relation humaine autre que le rapport de domination et de l’adversité. À l’inverse, elle entretient un rapport particulier avec les machines avec qui elle a passée la majorité de son existence. Chef incontestée d’une escouade d’élite, elle n’a de compte qu’à rendre envers son créateur et maître qu’elle appelle « papa » à son grand désarroi.
Shiva est envoyé sur Weyard avec un seul but : trouver un moyen de faire passer l’armée de l’empire de fer par le portail de son père et s’approprier toutes les ressources de la planète.
Quand elle trouvera ce qu’elle cherche, les terres de Weyard connaitront la peur, le sol s’ébranlera sous les milliers de pieds mécaniques de l’armée d’Ivo, le ciel sera obscurci par les croiseurs impériaux. Il n’y aura pas de refuges, pas de répit. Préparez-vous.

Description mentale :


Calculatrice, impulsive, caractérielle, adepte de l’ironie et des sarcasmes en tous genres. Son surnom de princesse de fer ne lui a pas été donné pour rien : Shiva se montre hautaine et glaciale envers qui elle ne considère pas être son allié. Son esprit est partagé entre elle, Matt qui lui donne les clés de la raison et de l’humanité, et une troisième entité plus ancienne et terriblement violente. Ce n’est pas un cas de schizophrénies mais une condition unique et propre à son existence. Si une entité est inapte à rester consciente, une autre prend le relai. Matt ne prenant généralement pas le contrôle, c’est la troisième, la plus animale, l’incarnation de la chaire qui survient en cas de problème. Cela se termine généralement en bain de sang.

LarbinsCompagnons:
Shiva 57372010

Nom : /
Prénom: Matt
Age: 18
Taille: 1m 77
description: original génétique de notre héroïne, a fait une apparition pas vraiment prévue au programme.
éléments: foudre, lumière
vêtements: reste de ceux de Shiva plus ou moins rafistolés: t-shirt blanc et pantalon en toile gris clair usé
Arme: aucune
Profession: aucune

description mentale: Droit, juste et altruiste, ce jeune homme semble être poursuivis par son passé. Moralisateur infatigable, il entretiens une relation fraternelle avec Shiva, qui ne l'écoute que quand ça l'arrange. Beaucoup moins téméraire que son clone, c'est avant tout quelqu'un de très humain.


biographie longue de Shiva:





Le dernier conte des collines bleues




Une onde pure vint s'écraser sur le blanc infini, une infinité de vagues blanches venant s'écraser contre les plaines bleues d'un monde oublié. Une silhouette infantile vint en sautillant s'accroupir prés de la mer et se pencha un instant pour y regarder son reflet, en vain. Déçue, elle entoura ses jambes avec ses bras et recommença à fredonner chœur au rythme des vagues.

... bateau...

...sur...l'eau...

Ce n'était pas exactement sa voix qui chantait, ce n'était pas celle d'une autre, sa voix était composée de centaines de tonalités, peut être plus, peut être autant qu'il y de nuages dans le ciel ou de poissons dans l'océan qui se dressait devant elle, si il y en avait...
Et elle chantait avec sa voix, la sienne, joignant le soupir de ses innombrables sœurs.

Une deuxième silhouette la rejoint, mais celle-ci resta debout, elle écouta le chant de sa prochaine en silence, jusqu'à la fin. Puis il se passa un long moment sans que les deux formes ne réagissent. Elles restèrent là à observer la mer incolore, à écouter le bruit du ressac des vagues venant timidement lécher le sol azuré, un applaudissement bien discret de la part d'une si vaste étendue d'eau
La deuxième fît un tour sur elle même, entraînant avec elle la soie de brume qui constituait son unique vêtement, elle contempla les collines bleues intensément, comme pour leur dire au revoir, comme si elles allaient la retenir, la supplier.
Le vent n'existait pas dans ce monde, et si il existait, il soulèverait toutes les mélancolies qui composent le sol comme autant de feuilles mortes. Il n'y avait que les collines bleues, et ciel n'était que vapeur en mouvement, sous un soleil beaucoup trop lointain pour chauffer quoi que ce soit.
Comme un monde hors du monde, un univers à part.

La première silhouette laissa onduler ses longs cheveux de vapeur grise, et fit parler ses cents voix, sans se retourner:

« Qu'est-ce que la vie ? La peur ? La joie ? La tristesse ? La sensation de l'air froid qui envahit nos poumons ? La chaleur d'un baiser sur nos lèvres ? Sentir les larmes couler sur nos joues ? »

Elle chanta doucement en portant une attention toute particulière à chaque syllabes.

La rivière... au bord de l'eau.

Elle termina sa phrase dans un souffle, s'approcha de nouveau de l'eau et se remis à parler, avec plus de conviction:

« Il n'y a pas de victoire sans combat, il n'y a pas d'amour sans haine, sans violence. Tu n’auras que trop peu de répit. »

Elle trempa ses pieds dans l'eau et les contempla devenir chair, prendre formes et couleurs, déjà des orteils humains commençaient à apparaître, l'esquisse d'un ongle, un début de peau. Elle s'en amusa quelques secondes, puis les retira sèchement. Ce qui était un début de chair à l'extrémité de ses orteils s'évapora dans un soupir, comme à regrets.

« En acceptant de plonger, tu devras tout accepter, joies comme souffrances »

Elle se retourna finalement vers sa comparse, et, bien qu'elle n'eût pas de visage, l'autre pouvait sentir son inquiétude. Les voix devinrent plus insistante, tremblantes mêmes.

« C'est vraiment ce que tu veux, tu te sens prête ? Sais-tu seulement si ça en vaut la peine ?»

Puis elle retourna brusquement dans la contemplation de l'immense quantité d'eau qui se dressait devant elle. Comme si elle regrettait d'avoir regardé l'autre ne serais-ce que deux secondes. Les voix sonnaient tristes et chargées de remords désormais.

« Mais tu as déjà pris ta décision, tu vas nager et rejoindre l'autre bout de ce monde, n'est-ce pas ? »

La seconde silhouette n'attendit pas plus et entra à son tour dans le liquide incolore jusqu'au bassin. La première se redressa et contempla l'autre de tout son haut.

« Quand tu auras traversé...tu m'oublieras. »

Elle se détourna comme résignée, puis ses épaules devinrent vapeur, bientôt elle s'évaporait entièrement pour rejoindre la brume de ce monde, ne laissant que ses voix derrière elle.

« Maintenant va, je t'attendrais, car je sais que tu reviendras un jour. Je chanterais pour toi pendant toute la traversée. »

L’autre n'hésita pas une seconde et se jeta entièrement dans le liquide, nageant à toute hâte en direction de l'horizon, c'était ce qu'elle voulait. D'un amas de vapeur à forme humaine, elle devint rapidement un être vivant, bien réel, ou tout au moins, de plus en plus.

A mesure que ses bras se formaient, elle commençait à sentir le liquide sur sa peau naissante. A mesure que ses poumons naissaient, elle respirait et perdait haleine. A mesure qu'elle sentait ses muscles se développer, elle ressentait la fatigue. Elle s'arrêta, il fallait faire un état des choses.

Soufflant, suffocant même, elle porta la main à sa poitrine toute neuve, elle y senti son cœur battre à tout rompre, comme si il voulait crier son existence à sa propriétaire. Elle se retourna un instant, le rivage des collines bleues était presque entièrement recouvert de brume, elle était si loin désormais.
Elle avait nagé de toutes ses forces pour aller vers l'inconnu, mais pourquoi l'avait elle fait déjà ? Est-ce que le doute, la peur de l'inconnu étaient des sensations qu'elle expérimentaient à cause de sa nouvelle enveloppe ? Est-ce qu’elles les découvraient où est-ce qu’elles les redécouvraient ? Était-il quand même possible de faire demi-tour ? Elle ne savait pas vraiment si elle voulait continuer.

Puis un chant, les centaines de voix s’élevaient depuis le ciel.

...J'ai perdu mon petit couteau...à la porte du château...

Oui elle savait, c'était évident, elle reviendrait de toute manière, tôt ou tard, elle sera toujours ici. Elle se retourna vers l'horizon et le soleil allait presque le toucher, c'était comme si elle allait atteindre le bord du monde. Elle entendait comme le bruit d'une chute d'eau au loin dans cette direction. Elle nageait de toute ses forces, plus de doutes possibles, elle allait y arriver, elle le voulait, c'était son choix. Le bord de l'astre du jour atteint finalement l'horizon et c'est tout l'eau autour de son corps qui commençait à se réchauffer, elle nageait de plus belle, se noyant à moitié tant ses gestes se désarticulaient sous la fatigue. Elle allait y arriver, elle apercevait de l'écume au loin, la chute d'eau l'attendait, sa chute.
Plus que l'eau c'était son corps qui se réchauffait à mesure qu'elle abattait ses bras dans l'eau, oui elle sentait la vie, elle voulait vivre ! Elle ne savait pas ce qui l'attendait et s'en moquait pas mal, cette chaleur la confortait et l'encourageait, elle devait continuer, plus vite ! Enfin, elle se sentie tomber. Son corps devenait si chaud, de plus en plus chaud...si chaud

si chaud …

si chaud...

si chaud...



C'était l'été, je sortais retrouver cette fille et ce garçon, on allait à la plage ensemble. Le soleil tapait si fort aujourd'hui qu'on aurait dit qu'il voulait nous faire oublier que la rentrée n'était que dans deux semaines.
On voulait se retrouver devant la station de métro dont le terminus était tout prés de la côte, j'ai toujours vécu ici. Ils étaient là, le garçon aux cheveux cuivre au caractère doux et plaisantin, et sa sœur aux longs cheveux de pailles avec son air timide et discret, toujours en retrait. Quand ils me virent arriver le garçon me sourit et me dit

« Réveille-toi ! »

L'air ambiant devint soudainement glacial, tout s'assombrit, elle fût comme frappée par la foudre.

Des images, non des chocs, ou plutôt des flashs. La lumière vint la percuter comme un électrochoc. Sa chair transpercée par des tuyaux, de l'acier à la place des yeux, de la pourriture sur le corps, de la rage dans son sang, un cri bestial remontant le long de sa gorge. Le corps parcourus de spasmes, la sensation que ses entrailles veulent percer la peau de son ventre pour s'échapper de son corps.

C'était ça...la vie, la douleur ?

Un nouveau spasme accompagné de nouvelles images. Elle retrouvait le garçon aux cheveux roux, le visage gonflé par endroits et marqués de bleus, qui la regardait avec des yeux pleins de larmes...de haine. Faisant de son mieux pour étouffer des sanglots sans se soucier du filet de sang qui s'échappait de sa bouche.
Soudain un bruit sec et le garçon se retrouva à terre, frappé nouveau, et cette fois il ne se retint plus et cria de toute son âme « qu'est-ce qui t'arrive, je ne te reconnais plus ! » puis s'effondra en sanglot. Elle se rendît compte très vite, à la vue de son poing tendu devant elle, qu'elle avait été à l'origine du dernier coup, et surement des précédents, sans savoir comment ni pourquoi.
Un arc électrique parcouru ses doigts et remonta le long de son bras, claquant dans un immense tonnerre.

Les gratte-ciels qui l'entouraient s'effondrèrent sous l'onde de choc comme des châteaux de cartes, de la poussière s'élevait dans un rouge sang tandis qu'il ne restait bientôt que des gravats sur le sol, bien qu'un seul immeuble demeura debout à moitie éventré, juste devant elle. De ses restes glissa une armoire qui percuta un à un les décombres avant d'arriver dans un fracas juste devant le garçon aux cheveux roux, les portes s'ouvrirent et un corps tomba inerte sur le dos, celui de la jeune fille blonde, amaigrie, sale et couverte de plaies. Le garçon roux s'approcha et la pris dans ses bras.
« Non...noooooon.... » Couina-t-il « regarde ce que tu as fait, pourquoi tu as fait ça hein ? Pourquoi ! Pourquoi pourquoi pourquoi pourquoi ! »
La vapeur rouge s'échappant des gravats se transforma en un nuage, de ce nuage tomba une pluie de pétrole, et le garçon en absorba chaque goutes comme du papier prenant de l'eau. Il devint entièrement noir, leva les yeux au ciel et pleura du sang, et à mesure ses yeux devinrent rouge. Le sang coula sur son corps jusqu'à laissé de larges bandes de la même couleur. Sa bouche s'ouvrit en grand et se déformait légèrement même à mesure qu'il poussait un hurlement inhumain.

Sur le sol la jeune fille ouvrit les yeux, ses cheveux d'un jaune d'or souillés par le liquide noir qui coulait sur ses joues, elle pris un regard suppliant et dit en sa direction:
« Il faut que tu vives, s'il te plaît, laisse leur une chance ! »
« shhht...tout va bien maintenant » lui susurra l'étrange créature noire et rouge pointue qu'était devenu le garçon, en caressant les lèvres de son visage abîmé avec son pouce. L'autre ne pût que pousser un léger gémissement en guise de réponse avant de refermer les yeux et de souffler un bref « je t'en supplie ».
En silence, de manière solennelle, la créature pris soin de mettre ce qui restait d'elle à l'abri du pétrole, sous la montagne de gravât qui se tenait derrière lui. Une nouvelle voix, plus lointaine, se fît entendre:

« Vis ! Vis ! Rhaaaa stupide cuve ! Mon invention ne va pas me claquer entre les doigts, je t'interdis, t'entend ?! »

Ce n'était plus le chant qu'elle avait entendu jusqu'ici, elle avait d' ailleurs arrêté de l'entendre sans même s'en rendre compte. Elle ressentie quelque chose d'étrange, mais pas inconnu: sur ses bras la pourriture et les tuyaux étaient revenue, déjà une haine bestiale montait en elle. Pendant ce temps la créature noire s'était rapproché, elle allait lui sauter dessus, elle allait le mordre jusqu'au sang, elle allait...elle allait...non !

Elle se prit la tête et s'agenouilla devant la créature noire qui lui murmura:

« Je suis venu te libérer de ton mal »

La créature se mis à son niveau et d'un coup de tranchant de sa main la projetait sur le sol. Elle ne pouvait que contempler son impuissance. Son regard dirigé vers le ciel, elle vit la pluie s'arrêter, puis les nuages devenir bleus foncés, changeant toute l'atmosphère de ce qui l'entourait. La créature noire revint dans son champ de vision de sa hauteur fraîchement gagné lui jeta un regard hautin, puis se métamorphosa en un homme chauve avec de longues moustaches dans un costume rouge.

La voix des collines bleues réapparu un temps
J'ai perdu mon petit couteau...à la porte du château

Qu'est-ce que papa va dire ?


L'homme la contempla perplexe pendant un temps, puis lui dit

« Nous avions un marché, je suis venu prendre ce qui me revient de droit, allez viens »

Il lui tendit la main, elle n'avait qu'à la prendre, tout simplement, mais elle ne pouvait pas. L'homme ajouta calmement:

« Je ne peux pas t'aider plus que ça, si tu ne te décide pas toi même, tu n’iras pas en avant, tout s'arrêtera ici ».

Elle ne savait pas, elle avait expérimenté la violence dans son essence même sans avoir pu lui donner un nom, est-ce que la douleur de vivre en valait la peine ?

« Tu existes, tu es devant moi, je t'ai donné un nom » surenchérit l'homme à moustaches devant son hésitation, la main toujours tendu vers elle.

Puis elle réalisa enfin, oui, elle sentait la chaleur qui émanait de son propre corps.
Peut être que l'été qui avait vu les jours heureux du garçon roux et de la fille blonde n'était pas très loin. Elle ne comprenait pas ce qui se passait, elle n'avait aucune notion de choses et cela l'effrayait, mais les visages chaleureux qu'avaient constitués les premières brides de son existence étaient toujours présents en elle. Les mots, elle les formula sans même les penser, le langage était tellement futile face aux sensations.

« ...J'existe... »

Sa main attrapa celle du savant qui la tira vers elle et sa tête trouva refuge dans le coin de son épaule, l'homme quand à lui, lui posa son autre main sur ses cheveux, et l'univers qui l'entourait s'évanouit dans le flou.

Elle ouvrit ses yeux, ses yeux réel, et une lumière, douce celle l'a, illumina ses pupilles, elle voyait à peine, son corps était plongé dans un liquide. Prise de panique, sa main se plaqua avec violence sur du verre, un cylindre de verre. Enfermée...elle était enfermée ! Le grand homme moustachu habillé de rouge qu'elle avait déjà vu se plaqua de l'autre côté en pianotant sur une console

Le liquide se vida progressivement de la cuve de verre, autorisant ses pieds à toucher le sol du socle contre lequel son corps se posa inconfortablement, comme une poupée de chiffon incapable de se mouvoir.

Le cylindre de verre se retira par le haut tandis que le socle se retira par le bas, la laissant son corps trempé et nu à même le sol, mais surtout exposé pour la première fois à l'air libre. Dans un spasme premier tout à fait instinctif, elle trouva la force de contracter sa cage thoracique et cracha tout le liquide qui obstruait le passage de l'air dans sa trachée.
Puis ses poumons sous l'entrée brusque du gaz se déployèrent avec force, et se vidèrent dans un premier cri.
Un cri nu, un cri bestial, un cri de peur surement, main un cri de vie. Elle était née.
La longue plainte résonna longtemps dans la pièce.

Quelque part de l'autre côte de l'océan, une voix, une unique voix, lui chuchota « au revoir »
Les collines bleues se perdirent dans la brume pour longtemps .



Dernière édition par Shiva le Mar 20 Déc - 1:40, édité 4 fois
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Shiva

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MessageSujet: Re: Shiva   Shiva Icon_minitimeJeu 3 Mar - 22:39

Innocence

Shiva fût donc placée sous la responsabilité de plusieurs machines capables de l'encadrer durant les premières heures de sa vie. Bientôt Ivo reparti à la recherche de nouveaux plans de conquête et de victoire, elle ne le revît que très peu pendant les semaines qui suivirent. À mesure qu'elle faisait son éducation -accélérée- de la vie, Shiva apprit à comprendre l'environnement qui l'entoure, et comment maîtriser son propre corps, et se construisit très rapidement la stature d'une jeune femme qu'on ne soupçonnerait pas ni l'origine ni l'âge réel, du moins en surface...

Elle oublia tous les épisodes qui ont précédés sa naissance, comme le font tous les nouveaux nés en vieillissant, elle en gardait toute fois de lourdes traces sous-jacentes.

Sa vie c'était d'être une machine parmi les machines, elle n'a jamais connu la lumière du jour depuis qu'elle a ouvert les yeux pour la première fois, elle n'en avait que des échos. Curieuse de savoir à quoi ce grand monde extérieur pouvait ressembler, elle s'arrangeait pour pouvoir surprendre le moindre petit rapport des robots rentrant d'un quelconque champs de bataille, la coque parfois criblée de balles et de coups, juste pour avoir la moindre petite information qui lui permette de mettre en marche son imagination. Chaque images, chaque objets du monde extérieur qu'elle parvenait à récupérer constituait à cette époque un fabuleux trésor qu'elle prenait beaucoup de soins à cacher.
De loin son créateur observait ses évolutions: elle devenait chaque jour plus forte, plus intelligente, plus rusée, plus créative. Il ne comprenait pas pourquoi malgré ses programmes éducatifs proches du lavage de cerveau, elle persistait à se comporter comme un être humain et non un robot à sa solde. Où puisait-elle sa force, son humanité, sa gentillesse ? Son visage se déforma dans une grimace à la pensée du dernier mot. Quelque chose lui échappait, et il ne savait pas quoi, pas encore.
Mais peu importe, ce qu'il lui réservait allait sans aucun doutes balayer toutes traces d'émotions humaine pour ne laisser que le fruit de ses recherches, tel qu'il le désirait...

Ce que le savant ignorait, c'est que Shiva puisait toute l'essence de son être au plus profond d'elle-même. Son éducation avait déjà été faite, il y a longtemps, et il n'y avait rien que les « programmes éducatifs » dispensés par les robots du docteurs pouvaient faire. Elle était née humaine car elle à vécue humaine.


Elle retrouvait chaque soir la bête bardée de tuyaux rouillés et un autre, un garçons aux cheveux longs et bruns à l'air triste, qui lui parlaient sans qu'elle ne les écoutent vraiment, comme des fantômes parlant une autre langue.
Elle apprit en se jouant des machines qui faisaient son éducation que sa naissance à été ponctuée de l'attaque d'un virus d'une très vieille machine, puis que son corps serait composé des restes d'un garçon ayant donné tout ce qu'il était à son père lors d'un étrange pacte. Elle put faire rapidement le lien, développant les capacités intellectuelles de son créateur, mais elle ne pu en apprendre plus, une censure ayant été instaurée par le biais d'un blocage des accès aux données sensibles. Elle se résigna à la dernière des solutions: demander directement la personne responsable de son existence. Du moins quand il reviendra.
Mais elle même se surprît à pouvoir raisonner aussi loin, était-ce parce qu'elle avait été crée pour devenir une machine de conquête qu'elle était doté d'une intelligence supérieure à la moyenne et d'une force hors du commun ? Pourquoi le garçon qu'elle voyait en rêve ressemblait tellement à celui des archives qu'elle avait réussi à soutirer aux serveurs ? Elle n'eût pas vraiment le temps de s'interroger plus par la suite, en effet l'éducation céda rapidement sa place à l'entrainement au combat.

Ivo savait parfaitement ce qu'il voulait. Il exigea d'elle qu'elle soit sans pitié, implacable, tout simplement invincible. Il voulait qu'elle inspire la crainte, que de son aura meurtrière resplendisse la gloire et le génie de son créateur et maître. Il voulait le serviteur ultime, son ticket pour la conquête du monde, voir des cieux, on sait jamais.

On n’apprend pas à se battre comme on programme une machine pour le faire, du moins à première vue. Les entraînements sur simulateurs étaient si répétitifs et harassants qu'il en devenait presque inhumain. Une invention de chair certes, mais une discipline de fer. Reproduire les mêmes mouvements jusqu'à la perfection, repérer les points faibles d'un ennemi, élaborer une stratégie, viser juste, esquiver, parer puis contre-attaquer. Ce qu'on ne possède pas en force, on le compense en dextérité. Telle était la politique de son entraînement.
Les connaissances de l'art du combat étaient soutenues par un intense entraînement physique. Courir sur plusieurs tours de la base, soulever des poids, se battre contre des machines conçues pour le corps à corps. Passer à un niveau supérieur tous les jours, toutes les semaines, tous les mois.
C'était difficile bien sur, mais le plus dur pour elle était peut être de se battre contre tout ce qu'elle avait connu jusqu'ici. Ce qu’elle avait appris à aimer, on lui demandait de se l’arracher, le détruire, de l’oblitérer.
Vous avez déjà songé (sérieusement) à tuer vos frères et sœurs de vos propres mains ?

Il n’y a jamais de combat à l’amiable dans l’empire de fer.

Ivo était satisfait, le contact avec la cruauté de la vie lui ferait prendre en maturité à vitesse grand V, elle perdrait de son innocence, puis elle s’habituera à cette violence, qui deviendra pour elle une nouvelle réalité. Bientôt prendre la vie sur un simple claquement de doigts de sa part se fera naturellement, sans questionnement, sans révolte, et surtout, surtout, sans sentiments.

Mais encore une fois elle lui résistait. Le temps passait mais elle ne semblait pas devenir une machine de guerre.

Peut être que le docteur était juste le dernier des abrutis, peut être qu’en dehors de ses fabuleuse inventions, ses rêves de gloire, de reconnaissance, de pouvoir, il n’en restait pas moins qu’un homme incapable de comprendre la force de la chaire, du vivant, de l’Humain.

« Pourquoi ? » Il frappa sa grande console bardée de moniteurs de son pied, mais l’angle d’attaque était mauvais et il se tordît la cheville.

Console 1 – Pied 0


Quelque bandages et jurons après, il se demandait encore pourquoi elle refusait de lui livrer les clés de son être intime. Pourquoi refusait-elle de s’abandonner à lui entièrement ? Lui qui lui avait tout donné.
Quelle était la source de sa résistance ? Qu’est-ce qui la poussait toujours plus loin dans son refus de soumission totale ? À quoi bon s’entêter à coopérer avec lui si ce n’est que pour lui obéir à moitié ?

Quelque chose parasitait avec ses plans. Elle devenait chaque jour de plus en plus forte, sa loyauté envers lui était certes indiscutable, mais pour combien de temps encore ? C’était comme si quelque chose d’autre façonnait son esprit. Elle se construisait elle-même sur des bases qu’il n’avait pas calculées.

La réponse pouvait sembler évidente, mais son ignorance de l’Humain n’avait d’égale que son égo. Il s’était peut être attaqué à quelque chose qui pour la première fois de sa vie le dépassait, et c’était pour lui un deuxième échec. Sur le même projet en plus, ça commençait à faire beaucoup. Elle était née imparfaite, et il s’avait qu’à la vitesse ou les choses se produiraient, un jour elle lui dirait le mot tabou « non ». Ce jour-là, il faudra songer à l’éventualité de la remplacer. Pourvu que le système de clonage soit prêt à temps.

Il repartait vers d’autres plans en boitant à moitié.

Shiva s’installa dans la petite cellule d’acier qui constituait sa chambre depuis qu’elle avait ouvert les yeux pour la première fois. Elle s’installa doucement sur le matelas, et laissa un petit drone médical flottant dans l’air panser ses plaies. Exténuée, elle s’endormît sans même s’en rendre compte.

Chaque soir, quand elle fermait les yeux, le garçon lui parlait de choses et d’autres, d’une vie qu’elle n’a jamais connue. La cruauté de la journée laissait place à un havre de paix la nuit, quand son entrée dans le monde des songes venait, le départ d’un nouvel apprentissage sonnait. Ce qu’elle n’avait jamais vu du monde extérieur, elle le retrouvait avec lui, son guide imaginaire.
Les notions élémentaires, de respect, d’amour, d’amitié et de partage lui venaient comme autant de douceur qui s’ancrait à son âme.
Loin, au plus profond d’elle-même, là où la folie du monde extérieur ne pouvait l’atteindre.

Un jour son heure viendra.




La princesse de fer.

Deux ans plus tard…

« Alerte, Alerte »

La panique sévissait dans cette cité-état au milieu du désert, les gens su bousculaient, trébuchaient, hurlaient. La foule se précipitait dans le sens opposé des explosions.

Ça faisait des années que la ville n’avait pas subi d’attaque, et comme pour marquer le coup, l’ennemi avait mis les moyens.
D’immenses vaisseaux noircissaient le ciel, les portes immenses qui bâtissaient l’entrée de la ville avaient été pulvérisées, laissant le champ libre à un bataillon de robots bipèdes armés qui prenaient déjà position et s’infiltraient dans les rues.

Toute opposition avait été neutralisée dans les minutes suivantes, la résistance n’avait eu aucune chance face au déploiement rapide que mobilisait son adversaire.

Dans la plus grande pièce du palais, un homme âgé caressait sa longue barbe blanche, il regardait d’un air impassible depuis l’immense baie vitrée la ville dont il avait hérité le pouvoir, comme son père l’avait fait avant lui.
Était-ce le destin qui avait mis sa bien-aimée ville-état à feu et à sang ? Tout avait-il été écris en avance ? Difficile à croire.
Il ne pouvait se résoudre au fait que des années de paix et de prospérité soient réduites à néants en l’espace d’une heure, par une force qui foulait au pied tout ce qu’ils avaient bâtis.

Des hurlements étouffés et quelques coups de feu lui indiquèrent que l’ennemi avait déjà pénétré l’enceinte du palais au rez-de-chaussée. Il ne s’inquiétait pas, il savait qu’on viendrait le chercher, et dans le fond, il se moquait pas mal de son sort maintenant…quoique.

Il regarda autour de lui, la pièce n’avait pas changée depuis que le palais avait été érigé par son grand-père. La pièce était luxueuse, ornée d’or et de soie, des murs beiges drapées de rouge, une immense table en bois précieux pour les réunions à laquelle il trônait bien sûr en maître en son extrémité. Et finalement les trois grandes surfaces vitrée donnant sur toute la citée, signe d’ouverture sur le monde, encadrées des rideaux pourpres, la même qui revenait sur tous les drapeaux de sa glorieuse nation. Cette nation qui affichait sa richesse sans complexes aux yeux du monde, un des dernier petit pays à exploiter l’or noir. Mais cette richesse à la différence de bien d’autre avait été redistribuée au peuple par la construction d’écoles et d’universités, plaçant de même la cité-état en tête des classements d’éducation des habitants, un modèle pour ses voisins.

« La connaissance enrichît l’âme » n’était-ce pas la devise de la nation ? Celle qui trônait, écrite dans le plafond de l’immense salle ? Il serra contre lui la petite télécommande qu’il avait caché dans sa poche, en dernier recours, en espérant ne pas avoir à s’en servir.

Plus loin d’immenses colonnes de fumée s’élevaient pour indiquer la présence d’un nouveau foyer de flammes, d’un nouveau drame…
Le vieil homme posa sa main sur le verre froid de la vitre, l’empire de fer, pauvres sauterelles, ils n’avaient rien compris.

Un grand fracas retentît soudain et l’immense porte boisée de la salle vola en éclat, plusieurs morceaux de bois acérés manquèrent de peu le chef de l’état, qui ne bougea pas d’un pouce.

Quatre machines de forme humaine prirent aussitôt position des deux côtés de la salle et pointèrent leurs armes sur le vieillard, qui se retournait lentement, les mains en l’air. Celui-ci plissa légèrement les yeux quand il vît une cinquième forme se distinguer dans la poussière, qui s’avançait vers lui.

« Ah…alors, voici donc l’envoyé du diable en personne ? » ricana-t-il.

Une jeune femme habillée d’une somptueuse robe chinoise (fendue bien entendu) s’avança.
Elle prît soin de d’enlever la poussière de ses vêtements avant de prendre une pose avantageuse.

« Shiva Maydream, ambassadrice de sa majesté l’empereur aux affaires étrangères et aux ressources, enchantée votre ex-majesté. » annonça-t-elle en guise d’introduction.

Le vieil homme ne pût s’empêcher d’élever un sourcil, l’empereur de fer avait la réputation de toujours se déplacer en personne dans les moments glorieux (et sanglants) de conquête. Envoyer son premier lieutenant constituait une première, même si il était vrai que l’on entendait parler de plus en plus de lui, et pas pour ses qualités diplomatiques.

« Après votre entrée fracassante, et sans compter le fait que vous vous appliquer en ce moment même à…massacrer mon peuple, croyez bien que je ne discuterais pas avec des gens comme vous » répondît-il sèchement.

Shiva laissa passer quelques longues secondes, puis éclata d’un bref rire, le genre de rire qui rentre en vous contre votre grès et qui vous glace le sang.
Elle s’empressa de reprendre un visage dénuée de toute émotion, puis exagéra un faux sourire, mais ses yeux prirent l’allure de ceux d’un meurtrier.

« Je crois malheureusement pour vous que vous n’êtes pas en position de négocier, vieillard »

Le vieux roi arrêta tout faux-semblant à son tour,
« Alors que voulez-vous ? » vociféra-t-il entre ses dents.

Shiva mis son index devant sa bouche et fît la moue.
« Oh…disons que…j’ai dit que j’étais quoi ? Ah oui ! Ambassadrices aux affaires étrangères et aux ressources naturelles… »
Elle mit ses mains derrière son dos et fît lentement le tour de la pièce comme une touriste ennuyée, tandis qu’au centre du cercle qu’elle dessinait en marchant se trouvait « le vieillard » qui ne bougeait pas sous la menace armée mais qui continuait à la suivre d’un regard menaçant.

« Donc mon taf, c’est de récupérer les ressources naturelles de votre ex petit pays tranquille et je m’assure que vous ne bronchez pas. »

L’autre détourna brièvement la tête.
« Votre orgueil dépasse tout ce que j’avais rencontré, vous n’avez aucune considération pour la vie humaine, la nation résistera, votre empereur ne sera jamais de t-… !

Dans un mouvement brusque, Shiva attrapa le roi par le col et l’approcha de son visage. Cela fait, elle lui susurra d’une voix doucereuse à l’oreille :
« Doucement avec les menaces papy, je me demande comment ta populace va réagir quand j’aurais tranché et exposé la tête d’un vieux serpent comme toi sur la place publique. »

Elle lui prit gentiment l’arrière de la tête avec la main et guida sont regard vers les énormes baies vitrées qui éclairaient l’endroit sombre, et de son bras gauche pointa, à travers la poussière et les cendres les énormes croiseurs armés de l’empire qui flottaient au-dessus de la ville. Dans un ciel rendu ocre où s’élevaient d’innombrables colonnes de fumées emportant les restes de ceux qui ont osé résister, ils trônaient là, impassibles, comme autant d’épées de Damoclès, aussi meurtrières que silencieuses.

« Vois-tu, aujourd’hui tu n’as pas de chance…- non, pas pour l’attaque, ça c’était déjà prévu – tu n’as pas de chance car je ne suis vraiment pas d’humeur à écouter vos conneries d’état/royaumes/principautés/anarchies en détresse – raye les mentions inutiles. Vous me sortez tous les mêmes conneries, les mêmes jérémiades de résistance héroïque, et tout ça…et franchement, vous commencer tous à me gonfler. »

Elle fît de larges cercles avec le bras en direction de l’armada aérienne de l’empire et pris un ton un peu plus sérieux.
« Un seul mot de plus, vieux crouton, et j’ordonne la mise à mort de ton peuple. Tu peux me faire confiance, un génocide de chez « Shiva & Co. » c’est satisfaction garantie. »

Une goutte de sueur fît son chemin sur la tempe du pauvre dirigeant. Aussi calme qu’il voulait paraître, il ne pouvait dissimuler la peur naissante d’un massacre inutile, et dont il réalisait, et c’était le plus effrayant, qu’elle en était tout simplement capable par caprice. Et dire que vu son âge, elle aurait pu être sa petite fille. Qu’est-ce qui a bien pu donner naissance à une abomination pareille ? Il serra le boîtier un peu plus fort contre lui, bientôt…

La jeune femme lui donna une tape sur l’épaule et lui annonça d’un ton enjoué :

« Allez ! Gentil papy, maintenant on donne les plans des forages de pétrole à sa Shiva, et on ne fait pas le con. »

C’en était trop.

Une brève détonation retentît à l’endroit même où se situait le vieil homme, Shiva qui se tenait tout près fut projetée en arrière, et freina sa course in extremis, au prix d’un vilain grincement de chaussure sur le sol.
Quand elle releva la tête il régnait dans la pièce une innommable purée de pois.

« Vilain papy, on joue pas avec les explosifs ! » Ne pût-elle s’empêcher.

Elle eut pour toute réponse quatre coups de feu suivît d’autant d’impacts de ce qui semblait être de lourds objets métalliques sur le sol. Elle ne chercha pas longtemps la cause, elle n’avait pris que quatre gardes avec elle. Oups.

« Je suis désolée de vous décevoir, mais il semblerait que vous m’ayez largement sous-estimé… »

Deux bruits sourds accompagnés de vibrations firent trembler la pièce entière, la fumée se dissipa très vite. Et Shiva put contempler ce qui se dressait désormais en face d’elle.
Le vieux roi s’était mis aux commandes d’une machine bipède équipée de deux bras en fonte lourdement armée, et a première vue, très dangereux…

…Pour une personne normale, Shiva nota pour elle-même.


« Vous avez beau être le premier lieutenant de l’empereur, vous avez fait la terrible erreur sous-estimer mon peuple et son génie ! Il semblerait que sans vos petits pions, vos ordres ne peuvent être transmis à votre armada »

Bingo. Shiva serra les dents discrètement, ce vieux débris avait remarqué qu’elle n’avait pas de commutateur personnel. Mais comment pouvait-il être aussi foutrement sûr de lui pour ce coup ? Un scan invisible ? Caméra ? Capteurs ? Elle se concentra un peu plus sur l’homme qui lui faisait face.

Le front du dirigeant était maculé de sueur, il prenait tout ça très au sérieux semblait-il.

Sans plus de cérémonie, l’homme balaya d’un un des lourds bras de sa machine en direction de la jeune femme, qui esquiva avec grâce d’un simple salto arrière. Elle se redressa avec un large sourire moqueur déformant son visage, qui en disait très long.

« Petite peste ! » Beugla son adversaire. « Moi Issac Von Asim, je vais te détruire et exposer ta dépouille au monde ! Et alors, je serais le premier à avoir jamais vaincu ton empereur, je connaitrais la gloire, je serai craint. »

« Ah c’est génial ça ! » Répondit la jeune femme en tapant son poing contre la paume de son autre main. « Maintenant le narrateur peut utiliser un nom propre, et arrêter de rappeler au lecteur que tu es un vieux crouton. »

*Lâche la masse qu’il tenait* Ah merde, j’ai abattu le 4e mur !

Isaac n’attendît pas plus et se jeta sur la jeune femme en beuglant, qui esquiva une nouvelle fois.

« Très bien papy, tu l’auras cherché. » Dit-elle, après s’être majestueusement réceptionné.

Isaac balança une nouvelle fois un de ses bras en fontes, puis l’autre, et balaya le premier dans l’autre direction. Shiva utilisait toute la souplesse dont elle disposait pour éviter les assauts répétés de son adversaire, un sourire goguenard toujours suspendu à ses lèvres. Puis quand elle en eût assez de se tortiller à tout-va, elle bloqua un balayage latéral adverse de son bras gauche. Le choc se produisit dans un énorme son métallique.

« Beuh, c’est tout ? » fît-elle dans une moue de déception.

Elle secoua brièvement son bras, n’importe quel humain aurait été projeté sou l’impact, mais elle se contenta seulement d’arracher sa manche abîmée comme si de rien n’était.
Issac déglutit, sous la manche en question se révélait être un bras en alliage recouvert de plaques d’acier, et dont la main mécanique laissa sortir de longues griffes télescopiques qui percèrent les extrémités de son gant, avant de l’éclater complètement sous le choc d’un arc électrique produit par leurs simples mouvements.

« En scène, donc ! »




Plus personne ne s’aventurait dans l’artère principale depuis longtemps. La lumière commençait à baisser légèrement à mesure que le soir s’avançait, les gardes mécaniques avaient donc tous allumer les phares de leurs coques.

« …Je veux quatre escouades pour garder la périphérie de la ville, une assignée au palais, une autre sur le complexe pétrolier et les pipelines. Rameutez le maximum de vaisseaux citerne d’ici demain, dans une semaine les puits de forages je les veux secs, une fois fini vous revenez à la base, une semaine pas plus, vous avez compris ? Aussi faîtes en sorte d’avorter toute résistance, tuer si nécessaire, vous vous démerder mais je veux pas retourner dans leur palais de merde pour y re-déloger un technocrate autoproclamé à deux balles, ah, et commandez moi une autre tenue, celle-là est déchirée et tachée de sang. Mais je veux pouvoir bouger librement dans celle la… »

Shiva s’avançait en direction de la sortie de la ville et donnait les dernières instructions aux troupes restées sur place. C’était juste une mission de plus : faire tomber un gouvernement, incendier une ville, semer la terreur parmi la population, briser des milliers de vies en l’espace de quelques heures. Une bonne journée en somme, oui, elle aimait le travail bien fait.

Une fois aux portes de la ville, un troufion mécanique vint interpeler le premier lieutenant de l’empire.

« Mademoiselle Shiva… Mademoiselle Shiva ! » Lança-t-il de sa voix mécanique en rattrapant la jeune femme.
Celle-ci ne prit pas la peine de se retourner et finis de balancer ses ordres à la petite troupe qui l’escortait en absorbant chaque instruction de la plus haute importance :

« Et il est où mon café ? J’avais demandé un café long avec du lait de soja parfumé au caramel avec des pépites d’amande avec un sucre, et pas du faux ! Pourquoi vous n’arrivez pas à me trouver un café long avec du lait de soja parfumé au caramel avec des pépites d’amande ? Comment je peux renverser un régime et avoir du sang de monarque dégueu sur ma tronche si je n’ai pas mon café long avec du lait de soja parfumé au caramel avec des pépites d’amande pour me réconforter après ? Et n’oubliez pas, un sucre, un seul…»

« …et pas du faux » finirent les autres en chœur.

« Mademoiselle ! » interpela une nouvelle fois le troufion. L’intéressée se retourna sans se stopper.

« Quoi ? » souffla-t-elle d’un air exaspéré.

« Savez-vous quel jour nous sommes, mademoiselle ?
- Mardi…
- Non je veux dire, c’est un jour, comment dire…spécial… »

Shiva s’arrêta et haussa les sourcils

« Je ne crois pas avoir ajouté l’option agenda à mon escouade personnelle, enfin bon, qu’est-ce que tu veux ?

- Mademoiselle, c’est une communication directe de l’empereur à notre détachement, il nous a personnellement ordonné de placé des explosifs incendiaires dans le château sans vous en informer.

- Quoi ? Pourquoi papa aurait fait un truc pareil ?! S’il fait sauter le palais, la populace va se soulever !

- Apparemment, l’intention de l’empereur ne serait pas de détruire la totalité du bâtiment, mais il nous a communiqué que vous célébrer aujourd’hui vos deux années d’existence…

- Et qu’est-ce que ça peut te foutre ? »

A peine a-t-elle eu finit de parler que deux explosions retentirent simultanément faisant voler en éclat les deux tours du palais, en les engloutissant dans les flammes. Et à bien y regarder, elles ressemblaient maintenant à deux énormes bougies.

« L’empereur et nous-mêmes vous souhaitons un joyeux anniversaire ! »

De nouvelles alarmes, de nouveaux cris et des pleurs retentirent, pendant que son escouade se mit à chanter d’une voix saccadée un « joyeux anniversaire » robotique, Shiva elle ne savait pas vraiment où se mettre.

« Ah non…z’etes con, fallait pas… »

Une fois fini elle applaudi d’un air gênée, puis elle se retourna vers la sortie.

« Maintenant, vous me dispersez les civils, ils font du bruit et ça m’énerve.

- Oui Mademoiselle. »

Des coups de feu retentirent, et la ville redevint bientôt silencieuse.

Quand un transporteur volant s’approcha finalement de la petite équipe, le soldat mécanique aux commandes qui fît atterrir l’engin prit garde à ne pas projeter du sable avec ses réacteurs sur le premier lieutenant, de peur d’éventuelle représailles. Une fois le cockpit ouvert celui-ci annonça de sa voix froide et robotique :

« Mademoiselle, l’empereur souhaite s’entretenir personnellement avec vous. Veuillez-vous rendre auprès de lui au plus vite.

- Très bien, mettez Gamma 101 aux commandes des opérations. Rendez-vous dans une semaine. » dit-elle sur un ton monotone, après un court silence.

Elle s’avança vers l’aéronef en pestant pour elle-même : « pourquoi faut toujours que je l’ai sur le c.., j’ai deux ans maintenant, je peux bien me débrouiller toute seule ! Enfin bon… »

En dépit de cela, elle tira des écouteurs de son bras gauche mécanisé et les inséra dans ses oreilles, d’un simple bouton situé à côté de cet endroit, balança un gros riff de guitare dans ses oreilles internes. Quand on commande dans l’empire de fer, on peut se permettre le luxe d’être rock n’ roll.

« Yeah ! » fit-elle en prenant place dans le véhicule qui décollait déjà.

Deux robots de son escouade regardèrent leur chef d’équipe s’élever dans les airs, avant de disparaître rapidement vers l’horizon.
« Elle est en forme en ce moment…
- Oui…et encore, tu ne la pas vue quand elle est de mauvaise humeur… »
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Shiva

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MessageSujet: Re: Shiva   Shiva Icon_minitimeJeu 3 Mar - 22:40

En route !


La pièce était sombre, immense, froide, humide. Tout était acier, vapeur, les lumières des machines se reflétaient sur les murs, leurs ombres se projetaient sur tout ce qui n’était pas chromé. Tous les conduits, les tuyaux et les câbles, tout se dirigeait vers un point central qui semblait être le cœur de l’infrastructure. Il en émanait une énergie mystérieuse, on aurait pu jurer que c’est ce point central qui donnait vie à tout ce qui la composait.
Si peu de personnes en ce monde pouvaient se vanter d’avoir approché l’empereur de fer, c’était un homme renfermé de nature qui a toujours mieux su parler aux machines qu’aux Hommes. Personne ne l’avait jamais approché dans son intimité, quand, derrière les conquêtes, la domination et la quête perpétuelle de pouvoir, il n’y avait qu’un homme, un homme et ses machines. Personne à part elle.

La lourde porte hydraulique coulissa vers le haut dans un bruit d’air sous pression, la jeune femme, qui avait troqué sa tenue élégante pour l’habituel combo jean/pull avec manche gauche manquante/ épaulette droite/ écharpe, elle jeta un coup d’œil sur la pièce et s’y enfonça d’avantage.

« Papounet, es-tu là ? » Dit la jeune femme en s’avançant dans l’obscurité. Une silhouette se distingua dans la pénombre, elle se raidit légèrement au son de la voix de la nouvelle arrivée.

« Shiva ! » Grommela l’homme moustachu à l’autre bout e la pièce, « je t’ai déjà dit de … »
- « Oui, oui je sais, je sais… » coupa-t-elle.

La jeune femme s’agenouilla devant la figure à moitié éclairée qu’était l’empereur.

« Maître, vous m’avez appelée, que désirez-vous ? » on aurait pu entendre le bruit d’un masque respirateur.

George Lucas si tu m’entends…

L’homme se détacha de ses occupations, et après avoir pris soin de réajuster sa tenue, s’exprima :

« Cela fait deux ans que tu existes maintenant, un petit peu plus d’un an que tu me sers de manière efficace… »

Il s’avança de deux pas vers la jeune femme, la main sur le menton, pensif.

« Tu es presque autonome désormais, tu possèdes un sens de l’analyse et du commandement aiguisé, et des capacités au combat qui te permettent désormais d’être indépendante sur le terrain. Aujourd’hui tu diriges ta propre escouade que tu gère sans mon intervention pour des missions spécialisées. Tu es une réussite, ce qui signifie que mon génie à encore une fois triomphé. »

Il se passa brièvement les doigts dans sa longue moustache rousse, avec ce petit air satisfait qu’il se donne lorsqu’il s’auto complimente, puis chose rare, il la toucha. Ou plus précisément daigna un contact physique avec elle par le biais d’une main posée sur l’épaule de la jeune femme.

« Maintenant j’ai besoin de toi pour une mission d’infiltration d’un genre nouveau. En effet tu vas mettre les pieds là où personne de ce monde connu n’est allé avant. »

Là où personne n’est allé avant ? Shiva se répéta pour elle-même un peu distraite. Elle sentait son cœur s’emballer et ses joues prendre en pourpre tant elle était bouleversée par ce téméraire contact de la part de son créateur. Un fait comme celui-ci était tellement rare qu’il en touchait presque au divin.

« Que voulez-vous dire ? » s’empressa-telle de balbutiner pour masquer les apparences.

L’homme lissa ses longues moustaches de ses doigts avant de se retourner vers l’immense infrastructure neuronales qui se trouvait derrière lui. Il prit le temps d’en inspecter encore une fois chaque détail, chaque instrument de mesure, chaque drone ouvrier travaillant nuits et jours dessus, avant de répondre.

« Vois-tu…je travaille depuis des années sur ce projet, quelque-part… je savais que notre univers ne se limitait pas aux restreintes qu’on lui connaissait, qu’on lui attribuait, j’en étais persuadé. Ce que tu vois Shiva, va tout révolutionner ! Une nouvelle terre, une nouvelle terre tu entends ? Cette machine permet de faire le lien avec une plante d’une autre dimension grâce à un artefact très ancien, que j’ai récupéré un peu avant ta naissance. Aujourd’hui, je vais pouvoir étendre nos frontières, et utiliser les ressources de cette mystérieuse planète pour renforcer nos positions ici même. »

Il se retourna brièvement vers son premier lieutenant, avant de porter de nouveau son regard vers les nombreuses petites diodes qui éclairaient le noyau neuronal de la salle.

« Mes données indiques des signatures thermiques de types humanoïdes, ils sont comme nous, la pression atmosphérique et la composition de l’air environnant sont pratiquement identique. Je te laisse deviner la suite Shiva.

- Bien…alors voyons… » commença la jeune femme « j’imagine que je vais devoir intervenir en solo, je m’infiltrerai difficilement avec une quinzaine de robots sans attirer l’attention. Au vu de la signature énergétique du noyau je vais avoir le droit à un aller simple, ce sera à moi de trouver une source d’énergie suffisante pour établir une liaison solide entre les deux dimensions, je devrai aussi être en mesure de fournir des renseignements sur les forces en présence pour déterminer l’ampleur de l’assaut. On pourra passer ensuite à la deuxième partie de l’opération qui reste très classique, on investit le territoire, on fait tomber les régimes en place, on prend le maximum de ressources et on rentre chez nous. ».

L’empereur ne dit rien mais il esquissa un sourire discret qui indiqua qu’elle avait tout bon. Il reprit comme à son habitude un air théâtral et annonça :


« Contemple notre avenir, Shiva. Ta vie va prendre un tournant, la mission la plus importante de ta vie ! L’avenir de mon empire se jouera au-delà des frontières de l’espace et du temps, ce temps qui à fait tomber les figures dominantes de toutes époques confondues. J’ai vaincu mon dernier ennemi, l’univers lui-même. Je vais inscrire mon règne dans l’éternel et l’immuable .Tu n’imagines pas ce potentiel endormis derrière ma découverte. »

Il se calma un peu et se tourna vers elle.

« Je veux que tu sois prête dans neuf heures, les tests seront finis et ton transfert pourra commencer, retournes dans tes quartiers maintenant »

Shiva s’inclina avec grâce et prit congé.




Ce soir-là, dans la petite pièce qui lui servait de chambre, Shiva comme à son habitude avait fermé les yeux, seule assise sur son matelas. Elle attendait sa venue, lui, le garçon à qui elle avait parlé avant même qu’elle n’ouvre les yeux. Elle frissonna légèrement, si parmi son détachement elle était cajolée comme une princesse (ce qu’elle avait gagné à la force de son poing métallique, soi-dit en passant) avoir le statut de premier lieutenant de l’empire ne lui permettait toujours pas de jouir d’un certain confort dans les quartiers généraux, sa maison.

« Tu es là ? » fît une voix venant de l’intérieur d’elle-même
« Bonsoir Matt… » Pensa-t-elle, « j’ai particulièrement bien senti tes appels aujourd’hui. Tu voulais me dire quelque chose ?
- « Oui… » répondît la voix masculine « Tu lui ressembles de plus en plus, tu es de plus en plus agressive. Je n’aime pas ça.
- Tel père tel fille, n’est-ce pas ? » répondit-elle d’un ton enjoué.
« Cet homme n’est pas ton père, c’est un scientifique manipulateur. Tu n’es rien de plus que son jouet…
- Et allez, c’est reparti… » grogna-t-elle comme à son habitude. Parler d’Ivo avec Matt, aussi intimement liés qu’elle soit avec lui, restait un sujet sensible.

« Ce que tu as fait aujourd’hui dans cette ville était gratuit et parfaitement ignoble.
- Rho allez, ce n’est pas comme si leur vieux technocrate m’avait touchée
- Heureusement, je te rappelle que c’est avec mon corps que tu fais mumuse à la base ! » S’écria la voix, obligeant Shiva à serrer les dents pour ne pas perdre sa concentration.

« Ce soir papa m’a révélé pourquoi je me bats depuis deux ans, je vais enfin avoir mon but ultime, je vais enfin être quelque chose pour lui, et ça tu ne le comprendras jamais » dit-elle sèchement.

« - Shiva…

- Mais merde tu devrais le savoir depuis le temps, je suis qu’une putain de machine de plus. Dans le monde de papa, une machine en vaut aussi bien une autre, le jour où ça ne va plus, tout est fini pour nous. Il n’aura qu’à me remplacer »

Elle marqua un silence lourd.

« Je…je ne veux pas qu’il me remplace. » dit-elle finalement d’une voix rauque.

Elle regarda sa main gauche métallique recouverte de chrome. Combien de fois avait-elle fait ce geste, depuis qu’Ivo lui avait robotisé son bras pour canaliser sa maîtrise de l’énergie ? Combien de fois avait-elle ressentie cette même mélancolie, cette sensation presque indescriptible, ce manque.

Qu’est-ce qu’il lui manquait à la fin ?

« Je vais me coucher maintenant, à plus tard » dit-elle dans un soupir en tirant la couverture sur elle.

________________________________________________

7 heures plus tard.

Toutes les machines, tous les voyants de la grande pièce au noyau central s’étaient animés dans ce qui était semblable à la répétition d’un orchestre avant le grand concert. Chaque petites lumières s’allumaient sans s’imposer aux autres, chaque son se déclenchait quand un autre venait de s’arrêter. Aucun élément ne gênait l’autre. La tension des machines était palpable, enfin, si vous étiez un maniaque des machines comme Ivo ou Shiva. Tout se mettait en place pour le grand moment, le grand concert des machines approchait.

« Bien te voilà fin prête. »

Ivo se détacha de la console derrière laquelle il s’était entêté à vérifier les calibrages et s’approcha du premier lieutenant.

« Une dernière chose, j’ai rajouté deux fonctions à ta prothèse mécanique. La première est un module de calculs algorithmiques qui vont te permettre d’ouvrir le portail vers notre monde en utilisant ton bras gauche comme vecteur, si celui-ci venait à être endommagé je compte sur toi pour l’exécuter manuellement, après tout la maîtrise de l’énergie est ta spécialité n’est-ce pas ? Et la deuxième… »

L’homme s’appliqua à poser une pastille bourrée de puces électroniques pas plus épaisse qu’un autocollant sur un endroit bien spécifique de sa prothèse. Une fois en place, il déclencha un effet pour le moi inattendu pour Shiva : son bras dans un effet d’étrange de particules redevint peau. Son bras de chair était revenu et ce n’était pas qu’une apparence ! Surprise elle se tourna vers son créateur qui lisant l’interrogation dans les yeux de la jeune femme, s’expliqua :

« C’est une mission d’infiltration, ne l’oublie pas. J’ai conçu ce dispositif de robotisation instantanée pour que tu puisses passer pour un être humain lambda, désactive le si besoin. Mais attention ce n’est qu’un prototype, ne te crois pas tout permis avec.

- Oui maître… »

Sans plus de cérémonie, l’homme moustachu retourna derrière sa console pour un ultime pianotage. Les quelques sons que la console émit furent alors comme l’introduction du concert tant attendu. Une à une les machines s’allumèrent, uns par uns les sons s’élevèrent. La grande symphonie mécanique s’élança dirigée d’une main de fer par l’empereur lui-même. Quand tous furent accordés sur la même longueur d’onde, la soliste, la danseuse étoile fit son apparition sur la scène. Shiva sentait l’angoisse monter en elle alors qu’approchait de sa grande première, chose étrange pour elle, mais qui devait aussi arriver aux meilleurs d’entre tous, pensa-t-elle.

Ivo, lui, exprimait son art d’une main de maître. Si les machines sont des œuvres, alors il peut être considéré comme le Raphael de la ferraille, le Caravage de la taule et de l’acier, il laissait parler l’art du circuit imprimé, qui parcoure le corps froid et métallique de ses créations avec autant de finesse et de minutie qu’une peinture de Courbet. Une dernière touche et…voilà, un halo vert apparut au centre du noyau de la pièce, qui fut inondée instantanément de sa lumière colorée.
La jeune lieutenant de l’empire de fer, centre de toutes les attentions, pris le temps d’observer le phénomène, la lumière verte pâle venant comme embrasser ses yeux turquoises pour mieux les mettre en valeur, tandis que des éclairs bleutés vinrent lui caresser l’extrémité de ses bottes dans un grésillement caractéristique. Seule la voix de son créateur et maître, manifestement portée par un haut-parleur, vint l’arracher à sa contemplation.

« Shiva, avant que tu partes, j’ai une dernière instruction » dit-il.

L’intéressée se retourna vers l’empereur qui avait saisi un micro pour se faire entendre parmi la symphonie qui aurait semblée pour les oreilles d’un humain normal, que le simple vacarme d’une immense machinerie. Appuyé d’une main sur sa console il dévisagea une dernière fois la jeune femme, il ne l’avait plus regardée comme cela depuis deux ans, depuis le jour de sa création.

« Shiva… » Commença-t-il lentement « pendant ta mission tu risques de faire beaucoup de rencontre, pour la première fois de ta vie tu seras totalement coupée du monde des machines dans lequel tu as grandie et fait ton éducation. Je n’aurai aucun contrôle sur tes décisions et par conséquent je t’avertis : n’oublie pas pourquoi tu as été créé, n’oublie pas à qui tu as prêtée allégeance. »
Il marqua une courte pause pour donner plus d’importance à ses dernières instructions.

« N’oublie pas que tu es remplaçable…maintenant va, on se reverra quand tu auras trouvé un moyen de rouvrir le portail, et ne failli pas. »

La jeune femme porta son poing droit au niveau de son cœur avec conviction et fit un bref signe de tête au scientifique, le regard inébranlable. Celui-ci se redressa et lui répondit par le même mouvement, quoique un peu moins vif et convainquant.

« Au revoir, papa. » murmura-t-elle pour elle-même.

Shiva se retourna vers le halo qui n’attendait plus qu’elle. Son cœur s’emballa un peu plus, mais l’heure n’était plus au doute. Elle prit un pas de recul, une grande respiration, et, finalement s’élança.


Une grande lumière blanche l’engloutit et elle eut l’impression que tous les muscles de son corps se contractèrent en même temps. Elle crut entendre deux énormes intonation, exactement celles qu’on entend lorsqu’un objet en mouvement traverse le mur du son, mais ils semblaient déjà loin derrière elle. La pression se fît plus intense, plus douloureuse et sans même pouvoir crier, sans même pouvoir se débattre elle perdit connaissance.

Elle se réveilla dans les décombres de la ville de Matt, elle sut instantanément qu’elle se trouvait quelque part dans son subconscient, dans ce qu’elle pouvait identifier comme une sorte de « zone démilitarisée » entre elle, Matt, et une troisième identité, plus discrète mais qu’elle connaissait bien, sa bestialité. Elle apparût sous la forme d’un jeune garçon encapuchonné, le visage presque indescriptible, mis à part des grands yeux jaunes de lézards qui ressortaient dans la pénombre de son vêtement. Il s’accroupit au niveau de son visage alors qu’elle gisait encore sur les gravats des gratte-ciels, derrière sa silhouette elle pouvait toujours percevoir le ciel recouvert de nuages pourpres. Rien n’avait changé.

« Tiens, c’est rare de te voir par ici, que me vaut l’honneur cette fois ? » demanda-telle sarcastiquement au garçon alors qu’elle se redressait, toute douleur avait disparue de son corps.

« Quelque chose m’a réveillé » répondit-il d’une voix profonde et grave, sans prêter attention aux sarcasmes de son interlocutrice. « Apparemment ton corps se serait senti assez menacé pour faire appel à moi.

- Bizarre, je n’ai pas été blessé gravement » dit-elle en se grattant la joue « Au fait où est passé notre redresseur de torts favori ?
- J’allais y venir, il a disparu. » annonça froidement le garçon.

Shiva prit le temps de digérer l’information, qu’est-ce que cela voulait dire ? Comment faut-il réagir ? Avant qu’elle ait pu répondre quoi que ce soit, l’autre prit l’initiative de poursuivre :

« Je ne sais pas ce que toi et ton demeuré de maître avaient encore fait, mais tout tes sens sont en alerte, tous tes nerfs transmettent de la douleur, j’ai beau avoir pris le relai même moi j’ai mes limites.

- C’est mauvais à quel point ? » demanda-t-elle, peu sure.

« C’est insupportable » annonça le garçon très stoïquement. Puis après un certain temps il annonça tout aussi calmement :

« Ça y est, moi aussi j’ai perdu le contrôle ».

Shiva laissa passer quelques secondes, puis, anxieusement, demanda :

« Donc…personne n’est aux commandes ?

- Parfaitement. »

Nouveau silence. Shiva observa les nuances de lumières crées par les nuages rouges-sang qui traversaient lentement les gravats et les restes rouillés des armatures de béton armés mis à nus. Matt avait beau avoir disparu, les restes meurtris de ses souvenirs étaient encore présent. Cela pouvait signifié deux choses : soit il restait encore là, quelque part en elle, soit elle s’était tant habitué à ses souvenirs qu’elle avait fini par en faire les siens. Elle n’aimait pas la deuxième option car cela sous-entendrait qu’elle serait vraiment seule pour la première fois dans sa courte existence. Seule, ou du moins seule avec cette incarnation étrangère qui se tenait à ses côtés. Matt avait beau tenir une place de moralisateur, c’était à lui qu’elle devait son éducation des émotions, pas très utile en soi, mais ça aurait été dommage de passer à côté. L’autre chose qu’elle lui devait c’était d’avoir pu vivre une autre vie à travers lui, et d’oublier l’espace d’une nuit la ferraille omniprésente de son univers et la douleur de ses blessures aux entrainements et aux combats. Qu’est-ce qu’elle allait bien pouvoir faire sans lui, ce grand grincheux ?

« On dirait que l’orage est passé, tu vas pouvoir reprendre tes esprits. » dit le garçon en l’émancipant de ses réflexions.

« Bien…à plus tard alors » dit-elle simplement.

Le garçon l’avertis toutefois :

« Quand tu rouvriras les yeux, accroche-toi. Je ne pense pas que tu vas aimer ce que tu verras

- Tu fais dans le social maintenant ? Tu dois vraiment t’emmerder ici » ironisa-t-elle.

- C’est vrai, je ne devrais pas faire ça, si tu perds la boule je pourrais toujours prendre le contrôle de ton corps. On verra alors comment toi tu passes le temps.

- Tsss. »

Elle se contenta de fermer les yeux et de se concentrer. Les sensations lui revinrent naturellement, comme à chaque fois. Elle sentie tout de suite ses muscles engourdis, et son corps positionné inconfortablement, signe qu’elle était revenue bien à elle. Sous sa peau, elle sentait du sable, mais où diable était-elle ?
Elle ouvrit les yeux et se redressa, elle se trouvait en plein milieu d’un désert de sable blanc. Quelque chose n’allait pas, mais quoi ?

« Enfin réveillée ? »

Devant-elle se dressait un jeune homme de vingt ans enverront, la peau claire, de long cheveux châtains rebelles qui lui tombaient aux épaules, des yeux verts intenses, et un sourire pendu aux lèvres. Son frère jumeau en somme, sauf que lui était nu.

« Matt ? » s’entendit-elle, mais elle ne se reconnaissait pas. Sa voix lui paraissait quelques tintes plus hautes.

Il se pencha sur elle, les sourcils froncés, l’air désolé.

« Les voyages longues distances ne te réussissent décidément pas. »

sera complété après résolution de la quête annexe "au seuil de l'inconnu"
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