Terres de Weyard
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Terres de Weyard


 
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 Au seuil de l'inconnu

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MessageSujet: Au seuil de l'inconnu   Au seuil de l'inconnu Icon_minitimeVen 4 Mar - 16:37

Quête annexe de Shiva

L'univers entier eut soudain un sursaut. Quelque chose avait comme pénétré sa chair et s'y était logé, sans tout à fait être à l'intérieur. Transpercé n'était pas le mot exact. L'univers avait réagit comme une grosse balle molle dans laquelle un enfant se serait amusé enfoncer son doigt dedans.
A l'échelle de l'univers c'était un grain de sable qui venait de le déformer. Mais quel grain de sable ! Un grain brûlant, rayonnant d'énergie concentrée et dont la vitesse d'impact avait créé des ondes de choc puissantes.
En ne considérant pas les multiples super amas de galaxies qui le composaient, ainsi que que les divers éléments qui formaient cette réalité là, l'univers encaissa bien le choc. Il est inutile d'indiquer que quelques quasars avec un bon millier d'étoiles type Nova, de grosses boules de feu en somme, furent "soufflés" comme des bougies et qu'un amas local de galaxies se détacha violemment de son super amas pour aller rejoindre un autre "un peu plus loin".
Bref si on ne considère pas la zone exacte dont le sphère de haute énergie avait pris la place, l'univers en son entier avait bien supporté l'impact.

Normalement lorsqu'on arrête d'appuyer sur la balle, celle-ci reprend sa forme. Malheureusement c'était bien une bille qui s'était incrustée ; la formidable puissance qui habitait celle-ci fit en sorte que l'univers se referma dessus avant qu'il ne puisse l'éjecter. Finalement la parois qui séparait l'univers des autres univers cessa d'englober la sphère incandescente et se dissolue pour que ses principes puissent s'appliquer au bouillon de matière qu'elle contenait.
Le Temps et l'Espace reprirent leur cours pour les nouveaux arrivants.


Si l'univers dans son ensemble s'en était tiré à un plutôt bon compte, des composantes essentielles déraillèrent et ne fonctionnèrent plus un infinitésimale moment. Par exemple la Causalité, divinité et principe du premier ordre, fut totalement remise en cause. Dans l'infinie Histoire de l'univers, autant au sens de la longueur que de l'échelle des événements observés, il fallut trouver un scénario plausible au petit paquet d'atomes et de photons fraichement débarqué.
Pire, la Causalité en aurait écarquillé les yeux grands ouverts et blêmit d'un seul coup si elle avait pu. Ce fatras avait une cohérence à l'échelle moléculaire..voir à l'échelle d'un corps vivant entier !
Il fallut refaire une bonne partie de l'Histoire présente et à venir des divinités pour que l'Information qui relie tout, Phiremane, se déplace pour communiquer ce fait à Eden, la Vie elle-même - mais tout de même divinité d'un grade inférieur en comparaison des mastodontes cosmiques qui venaient rééquilibrer tout ce foutoir.
La Vie se pencha sur le cas de l'intrus.
Ah.
C'était en vie..mais pas à cause d'Elle. Bon. Autant aller jusqu'au bout des choses et prendre en charge les principes de réalité qui l'animait !


Skyeria et Caeleros, deux archanges régnant sur le vide spatial, blêmirent sur le coup -eux le pouvaient. Ce que venait de faire Eden revenait tout simplement à donner les papiers d'identité et un visa d'entrée illimité à un étranger, dans le plus fort sens du terme puisqu'il venait d'un autre univers. Les deux divinités perdirent en puissance et leur lumière s'affadit. Les entités, bouleversées, s'enfuirent avec un profond mal-être au travers de l'espace.
Salterri, ange maître dans les desseins des Catherons, et Ferria, un ange inférieur qui l'assistait, se réajustèrent dans la Toile. Les deux anges tentaient de se sortir d'un problème qui venait de se produire pour la première fois. Connectés aux possibilités et aux embranchements du futur, ils perçaient le brouillard du Temps afin d'obtenir une réponse.
C'était la première fois qu'ils faisaient cela et ils dataient au moins du début de l'Univers...
D'eux-même ils n'arrivaient pas à prendre conscience et à saisir la portée de l'événement. Arkéonase qui était l'initiateur de cette recherche n'en avait pas non plus la moindre idée.
Pourtant cet archange, ange supérieur des dimensions, celui qui contrôle les portes, celui qui a une voix auprès de l'Information qui relie tout, était parmi le plus puissant de ses pairs.
Arkéonase, un esprit multiscient, multipotent et quasiment absolu , il fut lui aussi profondément bouleversé.
Depuis toujours sa conscience n'était limitée que par l'horizon de son infinité. Il connaissait tout jusqu'à une certaine ligne, et s'il voulait en savoir plus il n'avait qu'à se déplacer un peu. A l'exception du Puissant, personne -parmi les archanges- n'avait une portée de regard aussi vaste. Son esprit était d'une complexité incommensurables en comparaison des simples mortels sur lesquels il veillait.
Et là, à ce moment précis à jamais marqué dans sa mémoire, il ne savait pas quelque chose. Ce quasi Dieu faillit s'évanouir devant l'horreur de la révélation.

A peu près tous les Archanges étaient au courant après les quelques micro-ième de seconde qui venaient de s'écouler depuis l'Évènement (déjà quelques uns voulaient l'appeler comme ça). Arkéonase se concentra un peu et établit le contact avec Aï'hno et Kushi, ses préférées, qui à force de côtoyer les étoiles rayonnaient d'un éclat lumineux tout à fait spécial et splendide.
Les divinités n'avaient pas besoin de langage pour se parler entre-elles. Ce qu'elles se disaient dépassait les aspects que des mots humains décrivaient de la réalité. En somme, leur entretien porta sur l'inquiétude sur ce qui allait advenir (un type de pensée qu'ils n'avaient pas eu depuis la guerre fratricide avec les démons), l'angoisse d'être, ce qui se passait exactement et que ce que pensaient les autres.
"Nous ne pouvons en savoir plus pour le moment. La boule est encore trop chaude."

Le regard des anges supérieurs perça cette sphère de réalité quelques instants plus tard. Une bonne partie de l'énergie s'était dissipée, et les plus grosses turbulentes s'étaient calmées. Justement, Arkéonase évita la dernière de peu (encore un concept que ces entités abordaient pour la première fois). Celle-ci, un grand éclair de chaleur, franchit rapidement les ténèbres de l'espace et alla fondre quelques millions d'âmes (pas forcement humaines) prisonnières de la Mort. Le Sceau qui retenait la Mort de se déverser sur l'Univers fut un assez bon conducteur de chaleur et ne brisa pas.
Arkéonase en voyant cela éprouva du soulagement (encore un type de pensée qu'il n'avait pas eu depuis...depuis la première guerre fratricide avec des démons. Oui il fallait bien remonter jusqu'à ces moments de l'histoire cosmique pour trouver des événements et des émotions similaires).
Il se repencha sur la sphère aux contours de moins en moins distincts.

L'intégralité des anges s'était connectée entre eux pour échanger les informations à propos de l'Évènement. Arkéonase faillit s'emporter lorsqu'il vit que la moitié de ses pairs nommait ainsi ce qui était en train de se passer par ce titre saugrenu. Même ses deux préférées l'appelaient ainsi.
La Grande Question fut alors posée : "Comment interpréter ce qui se passait ?" L'hypothèse que ce fût un envoyé du Créateur eut un certain succès. Cependant l'absence de connaissance ("Cette matière n'est reliée à rien" protestèrent un groupe d'anges) fit qu'une majorité considéra que cela venait d'un autre univers.
Bien. C'était exactement le genre de pensée que les anges n'avaient pas -n'avaient jamais eu. L'angoisse monta d'un cran parmi les connections inter-divinités.
Un autre univers ? Eh ! Combien comme ça alors ?
Bon le Créateur était partit après la genèse de cet univers...mais jamais personne ne s'était intéressé à sa destination. Il était partit ailleurs...c'était normal car c'était un exploit que seul pouvait faire Dieu. Des êtres quasi illimités se contentaient d'avoir un profond respect pour ce genre de chose. Essayer d'imaginer un autre univers où le Temps n'existerait pas, ou d'un autre façon, où un quelconque principe de la réalité était modifié était impossible. C'était le privilège du Créateur d'être vraiment infini.
Une pensée selon laquelle ce tas de matière venait d'un autre créateur gagna de plus en plus en puissance parmi la myriade d'écho des pensées célestes. L'instigateur de cette idée resta anonyme, forte heureusement pour lui puisqu'elle frôlait l'hérésie.
Soudain une clameur d'étonnement s'éleva de tous ces êtres divins. Les vibrations d'énergie s'était considérablement calmé. La sphère venait de s'intégrer entièrement la trame de la réalité

Arkéonase frissonna. Les principes les plus hauts venaient de s'occuper du nouvel arrivant, et les anges n'avaient qu'à regarder le résultat en bonnes fourmis qu'ils étaient.
"Un mortel" transmit un ange.
Arkéonase regarda de plus près. Il corrigea :" Une mortelle. Non attendez..ça se divise. J'en distingue deux, mais en tous il y a trois âmes...enfin l'ensemble reste étrangement emmêlé."
L'ensemble des anges frissonnèrent en chœur. Des mortels...ces formes si fragiles et en même temps...tellement "autre" en comparaison des divinités. Bien que leur esprit soit limité, ils leur arrivaient d'avoir des pensées "autres", que l'on pourrait qualifier même "d'hérétiques".
Arkéonase vérifia que le Puissant était toujours endormi. Cela voulait dire que la situation n'était pas si grave, non ? Après tout, l'Espace lui-même s'était courbé pour déposer les nouveaux arrivants sur la planète Weyard. C'était un signe que les Catherons avaient trouvé un moyen de les intégrés à l'Histoire, non ?
L'archange laissa son esprit contempler les beautés du monde avant de replonger dans le problème. C'était bien la première fois, depuis toujours, qu'il ne savait pas quelque chose. Et ça, ça l'obsédait.
Il reprit contact avec ces pairs. En regardant ces mortels, ils éprouvaient le même sentiment que lui : la Peur.

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Dans les plus profonds des abîmes de la Mort, là où les ténèbres eux-même reculaient devant la présence du Néant, le vide qui ronge tous, un petit démon d'un grade ridiculement inférieur essayait de s'aventurer de plus en plus bas dans la Fosse. Bien que l'environnement lui soit assez hostile pour risquer de le désintégrer, il était hors de question de faillir à sa mission et de remonter.
S'il faisait ça, les autres l'y renverraient aussitôt. Et sûrement lesté cette fois-ci.

Malgré la douleur il s'enfonça encore un peu plus...Enfin ! Il voyait le Grand Porte Flambeau.
Cela faisait belle lurette que celui-ci l'avait vu. Pour faire bonne mesure, il insulta et menaça celui qui venait le déranger. Puis après il se contenta de sonder l'âme de la vermine avant qu'elle n'ouvre la bouche.
Hein ? Tous ses pairs étaient en plein émoi parce qu'ils percevaient l'activité des anges...et prenaient ça pour le retour du Créateur ?!
L'immense démon, à moitié composé de lumière irradiante et de flammes ténébreuses, lâcha un petit rire méchant qui inquiéta vivement son interlocuteur.
"Dis leur que je perçois bien mieux ce qu'il y a au delà du Sceau. Ce que je sens c'est de la peur. Les anges ont peur...Vas. Dis leur."

Comprenant ce qui allait se passer, le petit démon n'eut néanmoins pas le temps de protester. Un immense jeyser de flammes jaillit en dessous de lui et le fit décoller verticalement comme une fusée.
Quand le hurlement s'atténua, Lucifer le Porteur de la Lumière clôt à demi ses paupières et retourna à sa méditation.

---------------------------------------------------------------------------------------------------------------


Shiva et Matt sont réapparus au milieu du Désert de Sianna, à peine à quelques kilomètres d'une oasis abandonnée du désert profond.
Pour l'instant la matière qui compose les deux personnes n'est absolument pas traversée par le Flux, principe fondamental de l'Univers qui représente la magie et qui le traverse de part en part l'unifiant à travers ses courants d'énergie.

L'après midi semble bien avancée. Le soleil ne va se coucher que dans trois ou quatre heures. Etant donné que nous sommes à la fin de la saison du Xam (" l'hiver " pour le désert de cette partie du monde), la chaleur n'est pas trop suffocante...et les coups de soleil pas trop importants.


Que les personnages survivent en plein désert et fassent l'expérience du Flux qui les traverse. Le Monde aussi a hâte de les découvrir...


Citation :
Au seuil de l'inconnu, la guerrière défaille.

Elle est mystique don des siècles révolus
Assemblage d'azur, pâle et déconvenue
Demain le gai soleil défera son armure
Sortira du sommeil pour nouvelle aventure.

Arabesque d'étoiles, perlée de gouttes d'ambre
Glissant sur son doux corps aux reflets mordorés
Les cheveux étendus sur son long dos cambré
Elle marche vaincue, le regard détourné.

Elle a de ses victoires sur son corps les empreintes
Signatures tangibles des forces de son bras
Des guêtres couvrent encore ses jambes de rebelle
Qui la portent toujours vers de rudes combats.

Sa beauté irréelle est une goutte d'âme
Les Dieux l'ont reconnue, initiée à leurs pas
Elle est du juste droit le plus bel oriflamme
Le mal l'a abattue, mais jamais ne vaincra
Extrait de ce poème
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Shiva

Shiva


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MessageSujet: Re: Au seuil de l'inconnu   Au seuil de l'inconnu Icon_minitimeMer 6 Juil - 3:13

Je vais être désespérée
Ne perds jamais, dépêche-toi, ne perds jamais, dépêche-toi !

Je crois en mon futur, adieu l’ombre
C’était mon endroit pour vivre, mais maintenant j’ai besoin de votre aide
Guidez-moi avec votre lumière
J’ai respiré l’air immonde des ténèbres, mais je ne m’y suis jamais abandonnée

Sous la pression, tout ne semble être
Qu’une illusion
Je vous perdrais avant longtemps

Je n’ai jamais perdu confiance
Je savais que vous me souteniez
Me souteniez, me souteniez
Je vous perdrais avant longtemps


Princess awakening


Les débris avaient été évacuées, les cadavres mis à l’écart, on avait même pris le soin d’asperger les rues à coup de jet d’eau pour nettoyer le sang qui avait tâché le bitume. Quelques heures seulement séparaient encore les habitants de cette ville de leurs vies normale. Il y a quelques heures personne ne se serait imaginé une telle boucherie, pas ici, pas maintenant.
Au loin il pouvait encore entendre les coups de feu des militaires ou des forces de l’ordre, enfin tous ceux qui possédaient une arme, où plutôt n’importe qui, du moment qu’il ou elle savait se battre. Et eux, pauvres moutons, on les avait rassemblés là, sans plus d’explication. Ils se sont contentés de dire que tout allait bien se passer et ils sont partis. Plus personne n’était dupe, mais ça ils ne l’avaient pas compris.
Lui s’était assis contre la lourde porte qui séparait la petite antichambre du reste du monde, du massacre. De temps en temps il regardait par la petite fente de celle-ci et il pouvait sentir l’air frais passer au niveau de sa bouche, il essayait de distinguer dans les deux millimètres de lumière qui traversait à quoi pouvait ressembler le monde tel qu’il l’avait connu dehors, à quoi pouvait ressembler la fin. Depuis combien de temps il faisait ça maintenant ? Le temps, Il en avait perdu toutes notions.
Il n’était pas triste, il n’était pas en colère, il n’était même pas ému, juste…engourdi, oui c’est ça, engourdi. Comme si quelqu’un lui avait frappé très fort sur la tête il y’a une heure et qu’il venait tout juste d’émerger. Il regarda à nouveau dehors, mais à part du bitume fracassé et de la poussière portée par le vent il n’y avait en réalité pas grand-chose à voir dehors, mais c’était déjà mieux que ce qu’offrait comme spectacle l’intérieur de l’abri. Entre les mutilés, ceux qui sanglotaient en silence et ceux qui s’étaient tout simplement contenté de ne rien dire et de regarder dans le vide en prenant un proche dans ses bras, tous affichaient plus ou moins le même visage de douleur. Il scruta une fois de plus les visages de ses compagnons d’infortune, s’il pouvait les appeler comme ça, s’il pouvait tomber dans le grotesque, s’il pouvait se payer le luxe de rire de cette situation. Si seulement il pouvait rire aux éclats alors qu’il avait tout perdu, si seulement. Un flash lui occupa l’esprit une seconde, le temps de voir une paire d’yeux saphir braqués sur lui, un rire, la chaleur d’une main sur sa nuque. Une seconde, et la douleur revint, plus forte encore. Sa vision s’embua de larmes, il serra les dents et se replia un peu plus sur lui-même, les mains sur son front il se mit à regarder le sol.
Non il ne peut pas, il ne doit pas devenir comme les autres.
Il redressa la tête et soudain il le vît, lui était différent. Celui-là avait le visage osseux, un nez crochu, de fines lunettes rondes qui masquaient mal des yeux vides, aucuns cheveux sur le haut du crâne, et surtout un air grave, presque coupable. Cet homme à l’air austère, celui-là il le connaissait.
Il se leva avant même qu’il ne s’en soit rendu compte, comme un zombi, totalement inerte. Il était déjà mort à l’intérieur, il avait déjà tout perdu, puisque il l’avait perdu elle. Il se dirigea vers l’homme accroupis, qu’avait-il à perdre en faisant ce qu’il était sur le point de faire ? C’était la fin du monde après tout, n’est-ce pas ? Il saisit une large pierre sur son chemin.
L’homme était celui qui lui enseignait la bible dans son école privé, combien de fois avait-il rêvé de s’échapper de ses cours, d’arrêter d’entendre les soi-disant paroles saintes qu’il enseignait.
Dieu pardonne disait-il.
Dieu est amour s’obstinait-il à répéter.

Le professeur leva le regard et en une seconde reconnu son élève, il eut un blanc de deux secondes puis il demanda
« Qu’est-ce que vous avez dit ?
- Dieu est amour, n’est-ce pas ? » Il comprima un peu plus la pierre dans sa main au point de s’en faire mal. Il tremblait de colère ou d’excitation, lui-même ne savait pas et à vrais dire il s’en contrefoutait.
L’homme regarda intensément son élève et prit le temps de choisir ses mots, il déglutit, la douleur avait maintenant atteint son visage à lui aussi.
« Oui bien sûr » répondit-il lentement, le visage brillant de sueur « Dieu est…amour…même maintenant ».
Il glissa ses doigts contre la pierre froide.
« SON AMOUR JE N’EN VEUX PAS !»
Il donna un grand coup avec la pierre dans sa main, un bruit sourd et le visage osseux de son professeur s’écrasa par terre. Il l’enjamba, le pris par la gorge et leva une nouvelle fois la pierre.
« Elle est morte…elle est morte putain …dites-lui de me la rendre, dites-lui ! »
Les gens autour de lui s’affolaient, on se dirigeait déjà vers lui, on allait l’empêcher d’aller jusqu’au bout.
« Je suis désolé » répondit l’homme à terre, le visage ensanglanté, se débattant pour parler malgré la douleur« mais c’est ainsi… il est comme ça, il donne et…il reprend»
Un homme de foi jusqu’au bout hein ?
Les yeux du jeune homme s’écarquillèrent, derrière les larmes ne laissaient plus que la haine maintenant. Il prit une grande inspiration et son bras s’abattit.

« Matt NON »

Il ouvrit les yeux, et l’air remplis ses poumons d’un coup sec.
Un rêve.
Un rêve, il n’y a que les vivants qui rêvent.
Il était foutrement vivant, et allongé dans du sable blanc de surcroit.
Il se redressa, bon apparemment il était nu, et…au milieu de nulle part. Ne comprenant absolument rien à sa situation il examina ce qu’il y avait autour de lui, il vit les vêtements de Shiva posés en vrac un peu plus loin qui commençaient déjà à prendre le sable, il s’en approcha à quatre pattes de manière plus ou moins consciente.
…Aïe ?

Après avoir pris soin de couvrir une partie cruciale de son corps d’un vêtement de rechange du sac à dos qui traînait un peu plus loin, il prit ce qui « restait » de la jeune femme dans ses bras, le sac sur le dos et s’en alla dans une direction parfaitement aléatoire.


Tout en marchant, Matt scruta l’horizon, et regarda les collines de sable et de pierres s’étendre à perde de vue, et ça lui faisait du bien. Il pensait avoir tiré définitivement un trait sur tous ces genres de sensations : la vue, l’odorat, le toucher. Jamais il n’aurait espéré un tel revirement, c’était…juste…inouï. Mais cela ne lui paraissait pas innocent pour autant, pourquoi un tel revirement ? Qu’est-ce qu’il s’était passé exactement ? La tournure des évènements n’était pas pour lui déplaire, mais elle amenait beaucoup plus de questions que de réponses, et il avait appris à se méfier de ce genre de pseudo-miracle.
Après une longue heure de marche entre les collines sans rencontrer âmes qui vive il parvint à apercevoir avec une chance odieuse ce qui semblait être un oasis un peu plus loin et s’y dirigea. Quelques temps plus tard, il arrivait enfin à destination, mais là encore personne. Il déposa le corps diminué qu’il tenait au frais sous un grand arbre épineux, et s’allongea lui aussi pour profiter d’un peu de fraîcheur, il put remettre la machine à penser en marche. Tout semblait si proche et pourtant si vide, c’était ça la terre promise de cet allumé d’empereur de fer ? Et si ce monde n’était en fait qu’un grand désert ? Et si la petite étendue d’eau qui se trouvait devant lui n’était pas potable ? Et si jamais il ne pouvait pas repartir ? Allait-il mourir de soif, de faim, ou bien encore une énorme bête sauvage allait sortir d’un de ces buissons bizarre pour le bouffer tout cru ? Il se tournait vers le corps inconscient, Shiva était peut être une arme ou un jouet mais elle savait se battre au moins. La masse de vêtements dans laquelle elle était emmaillotée se mis à mouvoir dans un râle à moitié étouffé.
Matt s’approcha d’elle à moitié soulagée et à moitié inquiet.

« Quand on parle du loup » se dit-il.


La jeune femme se redressa et de manière inconsciente dégagea la pile de tissu qui l’obstruait à la manière de quelqu’un qui soulève ses draps après une longue nuit de sommeil :
Le désert, rien que le désert et partout le désert, le tout encadré par quelques arbres difformes qui se battaient en duel, en gros le vide. Shiva avait beau regarder autour d’elle, il n’y avait rien. Si le paysage lui permettait d’éviter tous témoins malvenus durant son arrivée, cela ne l’arrangeait pas pour la suite. Elle prit une grande inspiration, savourant l’air sec dans lequel elle baignait désormais.
« Papa a réussi… » Se dit-elle fièrement.
Puis elle se tourna vers le jeune homme qui lui faisait désormais face et qui la regardait d’un air bizarre, dans ce bref moment de contemplation elle en avait oublié que l’absurde s’était produit.
« Au fait, Matt...qu’est-ce que tu fous là ? » elle le regarda de haut...en bas. Puis vite en haut !
« Mais … t’es à poil !
- Hé calme-toi ! Moi non plus je n’y comprends rien ! »

Elle le regarda droit dans les yeux pendant deux secondes, les dents serrées. Puis elle explosa :
« Mais je m’en contrefous si tu comprends quelque chose, je ne veux pas te voir comme ça ! » dit-elle en lui jetant du sable, puis des pierres, puis des branches séchées - enfin tout ce qu’elle pouvait trouver par terre quoi- à la figure.
Matt essaya de se protéger tant bien que mal de ses assauts répétés, mais rien n’y faisait. Emportée dans sa colère, elle se leva d’un bond, et compris immédiatement ce qui n’allait pas. Son jean descendit aussitôt à ses genoux, les manches de son pull dépassèrent soudain ses mains d’un bon tiers. On ne parlera pas du reste, mais en bref, ses vêtements étaient soudainement devenus beaucoup trop grands pour elle. D’ailleurs, elle se souvenait bien faire la même taille que Matt, pas lui arriver au niveau du ventre… Elle cligna quelques fois des yeux, puis elle se tourna vers l’autre nudiste, qui avait porté la main devant ses yeux, l’air dépité.

Il eut un blanc de quelques secondes, puis un grand cri d’horreur retentit dans le désert.
Pour Shiva c’était la panique, elle avait connue bien des choses en un an au service de son empereur, elle avait plus ou moins appris à garder son calme et ne laisser son tempérament impulsif ressortir seulement si elle était sure que cela n’entraverait pas la mission. Mais là c’était le pompon. Il lui fallut bien une heure pour se calmer et d’arrêter de courir en rond sur sa dune de sable, avant de se poser, de réfléchir et de s’organiser, pour finalement essayer d’expliquer l’inexplicable : comment diable son corps avait-il pu prendre l’apparence d’une gamine de 10 ans ?

« Tsss si j’avais su…Papa à intérêt d’avoir une bonne explication quand je serai rentrée » siffla-t-elle entre ses dents serrées.
- « Ah, on entre dans un âge rebelle à ce que je vois » ironisa Matt pour son plus grand plaisir.
- « Va te faire » grogna –t-elle à mesure qu’elle réorganisait tout son sac, à savoir : enlever les vêtements trop grands, rafistoler ceux qui restent sur elle, jeter une chemise de rechange à la figure de Matt pour qu’il ne reste pas en tenu d’Adam plus longtemps, faire l’état des rations d’eau, se foutre de Matt parce qu’il porte une chemise qui ne lui va pas, remettre les vêtements dans le sac et insulter Matt en retour à sa remarque sur la taille de son sac et de sa taille à elle.
« Mais d’où tiens tu toute ses insultes jeune fille ? Parler comme ça n’est pas très joli à ton âge, tu sais ?
- Je le tiens de ta mémoire, souviens toi.
- Ah oui pas faux »

Shiva finit de ranger soigneusement puis le referma, mais c’est au moment de le mettre sur son dos que les choses se corsèrent. Elle essaya de le soulever mais rien à faire, il était trop lourd pour ses bras frêles.

« Un coup de main peut être ? » lança un Matt très amusé, il ne comprenait toujours rien mais décidément qu’est-ce que c’était drôle.
« Nan ça va aller, merci » répondit la jeune femme devenu fillette avec une pointe d’amertume.

En quête d’une solution rapide et efficace, elle se souvint soudainement que la solution se trouvait à portée de main.
Ou plutôt, à portée de bras. D’une simple commande mentale elle désactiva le système de camouflage de son bras gauche qui reprit sa forme métallique d’origine, avant de la clouer au sol sèchement. Apparemment la partie artificielle qui la composait n’a pas été réduit en taille, elle se retrouvait donc avec un bras en alliage bien trop grand et bien trop lourd pour son petit corps fraîchement acquis. Tout en crachant du sable, elle poussa un nouveau juron avant de réactiver le système de camouflage. Matt la regarda se redresser avec un air à moitié amusé, à moitié seulement.
Shiva observa le ciel et brossa un peu de sable de ses vêtements trop larges rafistolés à la va-vite pour se donner une contenance.

« Il va bientôt faire nuit, restons ici pour le moment » dit-elle

Malgré toutes ses préparations, malgré tous ses calculs et ses probabilités, elle se retrouvait dans une situation qui la dépassait. Beaucoup trop de choses étaient arrivés en même temps et il fallait faire le point. Elle s’assit en boule à côté de Matt et regarda le point d’eau qui leur faisait face et soupira. Si il n’y avait personne sur cette foutue planète il n’y aurait rien à conquérir, et si il y avait vraiment des habitants elle serait bien incapable de faire quoi que ce soit dans cet état, quelle galère.
« Pourvu que quelqu’un vienne » soupira Matt à son tour.

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MessageSujet: Re: Au seuil de l'inconnu   Au seuil de l'inconnu Icon_minitimeMer 27 Juil - 18:36

Afulay plissa les yeux pour mieux discerner le lointain. Il mit sa main en visière et rajusta le capuchon de son caftan. Le soleil n'allait pas tarder à se coucher, et les rayons qui se faisaient rasant l'éblouissaient un peu.
Il donna des petites tapes sur le flan de sa vieille mule pour la faire avancer alors qu'elle rétissait à descendre la modeste butte qui les séparait de l'oasis.
Avec l'ombre de la colline en face, il voyait bien mieux l'oasis maintenant, mais ne remarqua rien entre les quelques dattiers et les épineux.


Il se remit à chanter doucement d'anciennes paroles dont il se souvenait encore.

"A therwa 'n flen dh flen
Ur n'lich dh ilem-awen
Therwa n flen dh flen
A therwa n ilfen"

Nélia, son ânesse piaffa.
"Ch' Ch' Nélia, ce ne sont que des paroles d'une chanson oubliée, quand les hommes du désert ne parlaient pas tous la même langue."
Il lui flatta le museau, puis s'adressa à son fils de dix ans perché sur l’ânesse.
"Fardid, tu as vu quelques choses perché là-haut ?
- Non, père.
- T'es-tu retourner souvent pour voir si on nous suivait ?
- Oui, père.
- Alors as-tu vu quoique ce soit ?
- Non. rien."
Le garçon haussa les épaules, puis vérifia pour la unième fois du voyage que les sangles qui retenaient les tapis sur sa monture étaient bien bouclées.
"Bien. Au moins nous pourrons espérer un repos tranquille avant d'arriver à Zarabame." dit laconiquement Afulay.


Le voyageur, ses montures et son fils se stoppèrent net dans leurs mouvements. Le son, les bruits, la chaleur furent aussi mis sur "pause". Aussitôt le ciel devînt terriblement sombre et le monde se courba en un immense tube qui aboutissait à un cercle de pure blancheur. Le désert tout entier baignait dans une lumière laiteuse, et les objets, sans aucune ombre, semblaient flottés.

La transformation du monde s'était achevée en une poignée de seconde. Il avait perdu en couleur - tout n'était que variation de gris, de noir et de blanc - et en substance. On pouvait voir Afulay et son fils à plusieurs endroits comme autant de clichés - là en train de monter leur tente, là en train d’amasser des petits bois morts, là en train de descendre la colline. Le reste du monde se dédoublait pareillement ; on voyait s’emmêler les formes du relief telles qu'elles avaient dues être à différents siècles.

Une silhouette immense émergea du cercle blanc.
Une voix grave tonna une suite de mots comme autant de coups de tonnerre.

ZEROMUS. ANOMALIES DECTECTEES. ENCHEVÊTREMENT DES DIMENSIONS.

BANNISSEMENT EN COURS.

RÉTABLISSEMENT DE LA RÉALITÉ EN COURS.

IMPOSSIBILITÉ D'UTILISER LA PLEINE PUISSANCE. PASSAGE A UNE FORME INFÉRIEURE.

ÉCHEC.

ANOMALIES INCONNUES. BANNISSEMENT EN COURS. ÉCHEC.

PROTOCOLE DE CONFINEMENT. RÉUSSITE. APPEL INTERVENTION EXTÉRIEURE.

Le cercle se rapprocha - à moins que ce ne soit l'univers qui rétrécissait - et se changea en une image en couleur de l'oasis.
Zeromus disparut en s'estompant, tandis qu'un être angélique apparut par un mouvement inverse. Il fondit en trois gouttes métalliques qui se sculptèrent en autant de formes humaines.
Plus précisément en Shiva, en Matt et en un mannequin sans traits physiques particuliers.

En haut de la colline, les doubles dominaient leurs originaux, leurs barrant le passage vers l'image du monde coloré. Ils firent tous les trois les mêmes gestes en même temps et parlèrent d'un ton uni.
"Je ne sais pas ce que vous êtes, mais même avec cette forme limitée j'empêcherai des intrus de cet univers comme vous à y rester plus longtemps."

Les trois doubles serrèrent les poings prêt à en découdre et avancèrent d'un même pas.




L'image du cercle ondula, puis il diminua d'un cran. Puis cela recommença...
HRP : Dans moins de 5 minutes, le cercle disparaîtra.
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Shiva

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MessageSujet: Re: Au seuil de l'inconnu   Au seuil de l'inconnu Icon_minitimeMer 5 Oct - 1:12

Invaders Must Die

Shiva s’était relevé d’un coup pour assister à la scène, pour essayer de comprendre, en vain. Elle se tourna vers Matt mais ne trouva sur son visage que la simple expression de terreur figée. Elle avait connu deux ou trois petite choses bizarre pendant ses missions pour son père, mais là elle devait quand même avouer qu’ils avaient fait très, très forts.
Elle regarda autour d’elle : le monde entier avait l’air de s’être courbé en un immense tunnel aux couleurs du désert, à ses pieds le temps avait été figé. Tout se mélangeait et semblait en perpétuel mouvement autour d’elle, mais restait statique à la fois. Elle regarda Matt une nouvelle fois, avant de porter un regard à ses propres – et petites – mains : même la lumière semblait devenir folle, tous les deux avaient l’air de baigner dans une nuance de gris sans même savoir quand cela avait commencé. Puis ces…ces choses et les paroles qu’elles avaient prononcées, ces trois formes qui s’avançaient vers eux, tout ça ne faisait aucun sens.
« Je n’ai aucune donnée sur ça » se dit-elle à haute voix.
« Et moi je te parie qu’ils sont venu nous offrir des colliers de fleurs » ironisa Matt qui s’était mis à suer à grosses gouttes. « Décidément ton papa aime t’envoyer à l’abattoir. »
Shiva allait l’insulter en retour mais quelque chose la stoppa net : l’expression de Matt n’était pas celle de quelqu’un qui a peur, mais de quelqu’un qui souffre, or elle connaissait très bien ces deux pour les avoir vu à maintes reprises sur ces adversaires –on s’habitue avec le temps. Le bruit mat du sable qui s’effondre lui fît porter de nouveau son attention sur les trois figures à priori hostiles qui se dirigeaient droit sur eux : ils venaient de descendre la colline sur laquelle ils étaient perchés et au vu de leur rythme, ils seront sur eux dans moins de deux minutes. Ça n’allait pas, si peu de temps et encore pas de stratégie, toujours pas de plan et encore moins de moyens de les appliquer. Elle réajusta le col de son pull maintenant bien trop grand pour elle, trois adversaires et un petit corps inutile et fiévreux, un allier inutile au combat et toujours pas de nouvelles de la grosses bestiole qui sommeille en elle, comment faire…
Soudain Matt s’effondra.
Shiva écarquilla les yeux, c’était arrivé comme ça, sans raisons apparente et sans sommation. Elle le regarda griffer le sol, pris de convulsions et d’une toux aussi spontanée que violente sans bouger d’un pouce. Cela ne que quelques secondes avant que les symptômes atteignent leur apogée, quand, dans un ultime cri, il laissa son corps à l’abandon de ce qui semblaient êtres des fils invisibles qui manipulaient le pauvre jeune homme comme une simple marionnette. La partie supérieure de son corps se redressa d’une traite, maintenu en équilibre qu’à l’aide de ses seuls genoux, puis tous ses muscles se contractèrent, et le râle qu’il avait maintenu jusque-là devint silence, par manque d’air probablement. Elle observa avec soin tout le processus avec la froideur et l’indifférence professionnelle d’un médecin légiste, curieuse de voir le visage du jeune homme de plus près, elle s’approcha. Au vu de sa condition elle remarqua qu’elle n’avait même pas besoin de se baisser pour observer le ruisseau de veines qui remontaient la gorge de son sujet. La bouche du pauvre diable s’était figée dans un état d’ouverture totale, comme si elle était encore en train de pousser un hurlement silencieux, un filet de salive avait d’ailleurs réussit à trouver son échappatoire vers le menton ou elle coula par petites gouttes avant d’être absorbée par le sol assoiffé. Enfin au-dessus trônaient une paire d’yeux qui s’étaient tournés vers le ciel avec tant d’ardeur qu’ils en étaient presque révulsés. La vue d’ensemble était assez simple, le corps de Matt avait fait « pause » dans une posture qui avait un petit quelque chose de Guernica –elle se souvenait de ce tableau grâce aux souvenirs de son original. Dans un élan de curiosité malsaine, elle se risqua à tapoter du doigt la figure cadavérique qui faisait office de Matt. La réaction fut immédiate : elle se prit ce qui semblait être pour elle un coup d’électricité statique avant que le corps qui lui faisait face ne se décontracte d’un coup. Elle prit le temps de faire un pas sur le côté avec grâce pour laisser tout l’espace nécessaire à un Matt désormais inconscient de s’effondrer sur le sol avec autant de charisme qu’un mollusque. Shiva se pencha au-dessus de lui et discerna dans son visage maintenant noyé dans ses cheveux longs quelques mèches animées par le souffle venant de sa bouche : il était inconscient mais vivant. Elle se redressa.
«Bon, ça veut dire que je vais devoir m’en occuper toute seule » soupira-t-elle.
Elle se retourna vers ses trois adversaires, trois formes humaines, dont deux étant les copies parfaites d’elle-même et de son propre clone en forme de gamine, ce qui ne lui plut pas spécialement. L’idée lui parut amusante, son expérience lui avait prouvé que ce qu’on ne peut surpasser, on tente de le copier, sinon de s’en inspirer. Elle a été forgée a coup de matraques, se battant contre toujours les mêmes robots, les mêmes copies tous les jours, puis quand il fallut pour elle accomplir ceux pourquoi elle a été créé, elle s’est de nouveau battu contre les mêmes illuminés, mêmes tanks, mêmes flottes, mêmes soldats, toujours. Les êtres humain, d’une certaine manière se ressemblent tous, comme des modèles de séries – quoi qu’un peu dépassé, limite obsolète. Après tout, en y réfléchissant, elle-même était une copie, non ? Elle voyait son duplicata s’avancer, le regard vide, ils avaient essayé de cloner un clone les bougres. Savaient-ils seulement à quoi ils s’exposaient en attaquant l’original ? Plus que vingt secondes avant l’impact.
Elle enleva prestement son pull qui entravait désormais ces mouvements, avant de le balancer sur Matt toujours maintenu dans sa position d’objet d’art moderne. Elle ne voulait pas en arriver là, il s’agissait quand même d’une mission d’infiltration à la base, tant pis. Elle compta doucement, évaluant le temps qu’il lui faudrait pour les atteindre. Elle prit une grande inspiration, gonflant ses poumons de l’air chaud et sec de l’oasis, nerveuse comme une danseuse un soir de première, et quelle première !
La fillette traça une ligne dans le sable -qui avait pris la couleur du ciment d’ailleurs-avec son pied et se positionna derrière, faisant mine de s’échauffer, le spectacle commencerait au-delà de cette limite. À priori elle n’avait aucune chance…
« Mais ça ne m’a jamais stoppée auparavant » se dit-elle, les yeux écarquillés d’excitation au-dessus d’un énorme sourire malsain déformant son visage, euphorique. La stupeur des premiers instants passés, Shiva revenait doucement à son état normal : une droguée de l’adrénaline qui voyait arriver sa dose.


Elle avança un premier pas et traversa la ligne, son corps avait été réduit de moitié, et alors ?
Un deuxième pas, plus rapide, Matt est hors service ? Pas de problèmes.
Un troisième pas, plus rapide encore, un monde inconnu, hostile ? Des créatures surnaturelles ? Aucuns soucis.
Elle accéléra, toujours plus vite. Le premier coup sera le plus important.
« Je suis née pour me battre !... » Hurla-t-elle. Visant la réplique de Matt qui se situait la plus à droite des trois figures, elle s’inclina un peu dans la même direction, courant sur la tranche de ses pieds pour dévier dans une légère courbe qui menait directement vers son objectif. Elle sauta vers sa proie et le temps sembla ralentir tant la montée d’adrénaline arrivait à son comble. Il n’y avait soudain plus de bruit quand Shiva regarda dans les yeux une dernière fois cette petite partie d’un tout, cette poupée sans âme, mais n’y trouva rien. Le monde semblait avoir les yeux rivé sur ce duo, sur ce couple, ce premier contact. Elle ne savait pas pourquoi, mais Shiva le sentait en son sein, dans la seconde qui suivra le sort en sera jeté, elle aimait ça. La jeune fille plaqua la paume de sa main sur son épaule gauche, et activa pour une nouvelle fois le premier et dernier cadeau de son créateur : un bras gauche mécanisé à la puissance colossale. Ce qui semblait être chair l’instant d’avant devint acier, ce qui était muscle devint moteur, ce qui servait d’ongle devint griffe chromée. Le membre pris en taille, en poids, en intensité, et parallèlement, en dangerosité - on parle toujours du bras. Il n’est pas nécessaire d’être un puits de science pour comprendre quelques notions élémentaires de balistique, tout le monde s’accordera sur le fait qu’un objet en pleine prise de vitesse, qui, subitement voit son poids s’alourdir de plusieurs dizaines de kilogrammes verra sa puissance d’impact fortement augmentée. Or, notre Shiva ci-présente s’est fait une joie de faire la démonstration pour vous, à mesure que sa main d’acier agrippa la tête de sa victime, la paume lui écrasant le visage, avant de l’emmener s’écraser contre le sol dans onde de choc qui souleva les particules de sable les plus légères dans un rayon de 100 mètres.
« …Et je suis faite pour gagner ! » Beugla-t-elle triomphante « et un one-shot, un. », accroupie sur la dépouille de son premier adversaire, le lourd et disproportionné bras mécanique toujours en place là où il a été planté. Elle avait calculé que si ces créatures avaient réellement copiés/collés l’image que Matt et elles projetaient sur ce monde, extrait leurs essences, alors la réplique de Matt serait une véritable brêle au combat. Bonne pioche, semblerait-il.
Sa gloire fut de courte durée, en fait elle s’arrêta au moment même où elle vit sa propre réplique déployer d’un geste sec son propre bras mécanisé, avant de s’élancer dans une posture qui ressemblait trait pour trait à la charge qu’elle venait d’effectuer.
« Tsss copieurs va » siffla-t-elle avec un sourire narquois.
Elle retransforma son bras gauche et fit une roulade sur le côté pour esquiver la charge, avant de le réactiver, et, d’un mouvement sec, le planta lourdement dans le sol et enfin se posta derrière pour se protéger. L’impact et l’onde de choc qui suivirent l’atterrissage du clone ne se firent pas attendre, une nouvelle fois une explosion sourde eu lieu, une nouvelle fois un nuage de sable se souleva avec violence, et Shiva en essuya la bourrasque de plein fouet. Elle se maintenue en position pendant quelques secondes, parfaitement aveuglée par ce qui ressemblait de près ou de loin au résultat d’un lâcher de sacs de ciment. Soudain dans un sifflement : quelque chose fendit l’air, laissant tout juste le temps pour la fillette d’incliner sa tête sur le côté et d’éviter en conséquence la lame directement dirigée contre son visage. Quelques mèches de cheveux n’eurent malheureusement pas autant de chance et se firent prestement sectionner, avant de s’ajouter à la masse de sable volatile qui recouvrait le champ de bataille. Deux sifflements de plus, deux coups à la teinte sonore aiguë atterrirent sur le bras mécanique de Shiva dans un jet d’étincelle blanc comme neige. Elle comprit immédiatement que son double avait le couteau de combat de son épaulette, en parfaite réplique. En de même conditions elle aurait porté les mêmes estocades, utilisé les mêmes stratagèmes appris par cœur, elle aurait forcément pris les devants. La fillette ne put réprimer un nouveau sourire moqueur : ces répliques étaient en tout point parfaites, et c’est cette perfection qui allait les conduire à leurs pertes. Elle avait l’impression de se regarder dans un miroir, et c’est justement pour cela qu’elle savait ce qui allait venir : elle recula d’un pas volontairement sachant que sa réplique se battait à l’aveuglette, et que, comme elle l’aurait fait, elle ne se repérait qu’au son des pas de l’adversaire dans le sable. Elle cambra son corps pour éviter un premier coup qui visait sa gorge, puis fit un pas sur le côté pour esquiver une estocade dirigée vers sa poitrine, la chorégraphie était parfaite, le timing aussi. Shiva sorti son propre couteau et para avec un coup porté dans une stricte verticale et qui résonna dans un éclat métallique. Elle anticipait sans aucune difficulté chaque coup qui lui était destinée, les ayants assénés elle-même un nombre incalculable de fois. Un nouveau coup trancha dans la fumée, puis un autre, à chaque fois la jeune fille esquivait une demi-seconde avant, c’était presque trop facile. Le son de l’air qui se déplace à haute vitesse attira son attention sur sa gauche, mais il était déjà trop tard : un pied de mannequin de crash-test sorti du brouillard, et la percuta au visage avec une telle violence qu’elle ne sentie même pas son corps quitter la terre ferme, et ça ce n’était pas prévu. Elle se vit quitter le brouillard de sable, le sol défilant à grande vitesse à seulement quelques centimètres sous son dos. Vite, elle remit son arme de mêlée dans l’emplacement de son épaulette et se mis en boule. La collision avec la dune de sable suivante projeta une nouvelle mais brève levée de particule blanches, mais cela ne suffit pas : elle dû encore faire un roulé boulé sur quelques mètres avant de finir sa course en glissant sur le dos à seulement quelques centimètres de la limite spatiale du tunnel créé par ses adversaires.
« …aie. » grommela-t-elle après quelques secondes, encore étalée en étoile de mer sur le sable blanc.
Elle se releva péniblement, et porta la main à son visage : elle saignait. Sa vision se troubla un peu, petit détail qu’elle remarqua quand elle crut voir deux mains là où il n’y en avait en théorie qu’une seule. C’était à cause de la fièvre ? Du coup qu’elle avait reçu ? Ou des deux peut être ? Elle poussa un juron et redressa la tête, au loin la forme humanoïde sans traits s’extirpa du nuage de poussière où elle-même se battait à peine une minute avant. Le mannequin sans formes s’avança vers elle d’un pas décidé, au même rythme cadencé qui avait ponctué l’entrée en scène de la jeune fille. Puis ce fut au tour de la réplique en forme de gamine de s’échapper de l’amas de sable qui déjà retombais, sauf qu’elle à la différence courait, non correction : chargeait en direction de Shiva. Quand l’intéressée s’en rendu compte elle poussa un nouveau juron : elle n’avait le temps de rien, et c’est à peine si elle voyait clair. Elle déploya son bras pour se protéger, contracta tous les muscles de son corps, et une nouvelle fois accusa l’impact. Le bruit violent du métal qui percute le métal résonna de nouveau, elle glissa dos contre le sable sur encore quelques mètres, mais cette fois ne se releva pas. En conditions normales elle aurait tenu bien plus longtemps, mais le corps chétif qui était le sien avait atteint ses limites. Son bras mécanique s’était mis en travers de son corps et l’étouffait à moitié, elle était incapable de faire le moindre mouvement tant tous ses muscles s’étaient endolori. Elle resta là, les yeux rivés vers le ciel aux dégradés de gris, à attendre la suite faute de pouvoir bouger. Des bruits de pas lui indiquèrent que les « copiés/collés » étaient en route pour finir le travail. Elle essaya en vain de se débattre, mais son corps ne répondait pas. Ce n’était pas juste, elle ne pouvait pas finir comme ça, la scène n’était pas prête pour cela, de toute manière le rideau ne pouvait pas tomber sur ce genre de fin pourrie. La silhouette du mannequin sans forme arriva dans son champ de vision, la disséquant du regard depuis son visage sans formes. Derrière lui se profilait déjà la Shiva n°2 qui semblait attendre que l’autre réagisse.
« Bande de rats, attendez que je retrouve mon corps » grogna-t-elle aussi fort que sa petite poitrine endolorie pouvait lui permettre.
L’espèce de mannequin de crash-test avança sa main couleur ivoire vers le visage de la jeune fille. Ses doigts s’allongèrent en griffes qui effleurèrent sa bouche, puis ses joues. Les yeux de l’humanoïde se plongèrent intensément dans ceux de Shiva, qui groggy, commençait à avoir du mal à analyser la situation. Que cherchait-il ? Est-ce qu’il allait la maintenir en vie dans un but de recherche, ou s’amusait-il à jouer avec sa chair avant de l’achever ?
Un sifflement, un flash, et le corps du mannequin s’écrasa contre elle, désarticulé et fumant. Un deuxième sifflement et une explosion amortie par le sable atterrit juste à côté de la Shiva-like, qui s’empressa d’effectuer une retraite.
Et la figure qui remplit le champ de vision de la jeune fille était maintenant celui de…Matt ? Matt est dé-mouru ?
« Qu’est-ce que tu fous là ?
- De rien jeune fille, j’aurai aussi bien pu te laisser là …comme tu m’as laissé sois dit en passant. » Dit-il en dégageant de ses deux mains la mécha greffe de la jeune fille sur son flanc, avant de l’aider à se relever. « T’es dans un bel état » ajouta-t-il avec une pointe de moquerie.
- « oui, je me suis battue, moi. »
Ils se regardèrent tous les deux moitiés amusés, moitiés ennuyés. Ils allaient continuer leur petite querelle quand une voix grave et profonde se fit entendre.
« Ca suffit tous les deux, on a plus urgent » Matt tourna la tête dans un sens puis dans l’autre, mais il n’y avait personne dans les environs immédiats. Shiva se contenta de sourire :
« Tiens donc, la bestiole, c’est maintenant que tu te réveilles ?
- La créature que ton original vient de descendre était en fait une reproduction inachevée de mon existence, sa disparition m’a sorti du coma.
- Donc ils savaient que tu existes, impressionnant, néanmoins ils n’avaient par la base pour te donner une apparence concrète, d’où le mannequin mmh … »

Elle mit sa main à son menton et pris un air songeur, avant de faire quelque tour sur elle-même. Le tunnel incolore qui composait leur champ de bataille se rétrécissait de minutes en minutes, il n’y avait pas trop de temps à perdre. Elle se tourna vers Matt.
« Au fait, il t’est arrivé quoi ? Et pourquoi tu entends la bestiole toi aussi ?» demanda-t-elle sur un ton on ne peut plus casuel.
L’autre s’observa et mis ses mains devant lui –il était toujours torse nu.
« Difficile à dire…j’étais en train de te parler, et là, plus rien, le vide. Quand je me suis réveillé, mis à part le fait que tu m’ai laissé en plan, je me suis aperçu que j’avais retrouvé quelque chose d’important »
Il serra les poings avant de les écarter, et en quelques éclairs bleus –les mêmes qui avaient parcourus son corps lors de sa mise en position Guernica- une sphère à haute concentration électriques apparue dans chacune de ses mains.
« Ce ne serait pas… » Commença Shiva, intriguée.
« Si, c’est la raison même pour laquelle ton créateur me convoitait. Je suis le seul être humain capable de manipuler l’énergie dans sa forme la plus brute. Mais quelque chose semble différent, avant je devais aller la chercher, maintenant elle se génère toute seule en moi. »
« Tu t’es transformé en pile ? » ne put s’empêcher la fillette. Mais cette fois-ci la voix gutturale intervint :
« Shiva arrêtes tes âneries, il a raison : ce monde nous a changé, je ressens une énergie, une force, une présence. Il y’a quelques chose de paradoxal avec cet endroit, d’un côté il cherche à nous considérer comme membre à part entière de cette réalité, de l’autre il ne peut s’empêcher de vouloir nous rejeter.
- Pour le changement j’ai cru remarquer oui » commenta Shiva en remuant de manière exagérée dans ce qu’elle avait gardé de vêtement.
- « J’ai peut être une solution pour ce problème. »

Un battement de cœur, et tout fut bouleversé. La poussière qui avait envahi l’air environnant de Shiva se changea une particule incandescentes, la même qui parfois pouvait apparaitre lors de grand incendies, mais elles ne reflétaient aucune agressivité, bien au contraire. Le battement de cils suivant elle se retrouvait…au bord de la mer ? Sans à-coup, sans brutalité, la jeune fille venait de changer d’univers -encore. Elle se retrouvait dans un monde plongé dans la nuit, sans artifices, sans bruits, éclairé par les seules petites particules qui éclairaient le paysage en tombant doucement. Elle examina les collines bleues qui l’entouraient et qui venaient se faire lécher par le doux ressac de l’eau qui s’arrêtait juste à ses pieds. Tout paraissait si lointain mais en même temps si proche que rien ne lui paraissait étranger. En fait, elle se sentait presque chez elle, aussi bizarre que cela puisse lui paraître.
« Où est-ce que je suis ? » Se demanda-t-elle à voix haute, avant que celle-ci ne se perde dans une multitude d’échos.
Elle eut pour toute réponse un son clair, mélange d’un long soupir, d’un murmure et du son de l’eau qui se prolongeait en écume sur les extrémités des collines bleues. De la brume s’évapora de la terre azurée et vint caresser les pieds puis les chevilles de la jeune fille. Remontant lentement le long de son corps, l’amas de vapeur prit une forme humaine, féminine même, avant de l’enlacer par derrière de ses bras immatériels.
La tête lovée dans le coup de la jeune fille, elle lui susurra à l’oreille « te revoilà » d’une voix multiple.
Incapable de dire un mot, incapable de penser, Shiva devint la spectatrice d’un nouveau changement à mesure que son corps émis une lumière de plus en plus forte depuis les plus profondes abysses de sa chair. De petites flammes noires émergèrent de la paume de ses mains, puis remontèrent le long de ses bras. Perplexe, la fillette mis ses mains devant elle et observa le processus, bientôt les flammes avait atteint la majorité de son anatomie. Elles étaient à l’image de ce monde : étrange certes, mais terriblement douces. Pas de brulure, pas de douleur, juste une sensation étrange, comme un arc électrique qui venait de ses épaules qui traversaient son torse, sa poitrine, avant de finir sa course dans le bas de son ventre. Le monde devint flou à mesure que la sensation progressait en elle, toujours de plus en plus forte. Ses muscles ses tendirent, elle serra les dents mais rien à faire, elle ne pouvait échapper à ses propres sensations. Au point culminant de celles-ci, elle se cambra, et contrairement à son original ce n’était pas de la douleur, mais autre chose qu’elle ne pouvait nommer. Elle s’effondra à quatre pattes, la tête tournée vers la mer, il n’y avait plus de flamme, plus de sensation. La respiration haletante, elle perçue la figure chimérique en vapeur lui murmurer un mot : B-I¬-O-L-I-Z-A-R-D.
Un souffle, un flash, et on la prit par les épaules. C’était Matt.
« Qu’est-ce qu’il t’est arrivée, qu’est-ce qu’il t’a fait ?! » lui beugla-t-il en la secouant. Elle était revenu dans le désert, il était toujours noir et blanc, elle était debout, Elle faisait la même taille que Matt.
Attendez, elle faisait la même taille que Matt ?
Elle était revenue à son corps d’origine, putain elle était revenue à son corps d’origine ! 20 ans physiques normalement, elle baissa la tête : elle ne voyait plus ses pieds, tout était normal. Pendant qu’elle faisait sa petite inspection en se tortillant dans tous les sens, l’autre continuait à enchaîner les mêmes questions sur tous les tons possibles et inimaginables, totalement paniqué.
« C’est bon, je vais bien. » dis-t-elle sur un ton neutre –voir ennuyé- une fois qu’elle eut finit son « tour du propriétaire ».
Matt se décrispa dans un râle de frustration, il poussa un soupir et ramassa quelque chose par terre, avant de lui balancer à la figure. « Met au moins quelque chose ». C’était son pull. Ah oui c’est vrais, des vêtements…
« Il faut se dépêcher, cet espace se restreint de minutes en minutes. Fit la voix grave de la bête en son sein
- Combien de temps avons-nous ?
- Deux minutes au plus
- Pourquoi ton double ne nous attaque pas ? » Intervint Matt, au moment où la jeune femme en face de lui finissait d’enfiler son haut.
« Son but est de nous empêcher de sortir, il n’y aucune raison qu’elle passe à l’offensive si on ne s’approche pas de la limite de cet espace…
- surtout qu’elle se trouve en infériorité numérique désormais. » termina Shiva, un sourire goguenard aux lèvres.
Elle boucla la ceinture de son pantalon et activa sa mécha-greffe au bras d’un coup sec, puis mordit ses lèvres d’excitation : qu’il était bon de se retrouver en pleine possession de ses moyens, et surtout, en maîtrise de la situation.
Sans sommation aucune, le tunnel fit un nouveau sursaut et se replia un peu plus sur lui-même, devenant plus dangereux pour les deux comparses. Revenue à la réalité, Shiva se retourna vers Matt, alarmée :
« On a plus le temps d’attendre, on se tire d’ici !
- Et l’autre cinglée tu en fais quoi ?
- On improvise. » Dit-elle en l’agrippant par le poignet avant de courir en direction de la sortie. La course était rendue difficile par le sable, mais heureusement pour elle Shiva venait de retrouver un corps avec des capacités physiques solides –voir à la limite du commun, forgé par des mois d’entraînements intensifs. Elle accéléra encore, tirant Matt de plus belle qui commençait à avoir du mal à poser les pieds sur le sol. Toujours plus vite, elle put apercevoir le temps d’être au sommet sur une colline que la sortie se rétrécirait un peu plus. Elle poussa un juron avant de s’élancer du sommet pour dévaler la pente de la dune blanche sur le dos, avant de courir de plus belle.
« Oh doucement, mon bras !» commença à gueuler Matt
- « Garde ton souffle crétin ! » lui rétorqua l’autre sans prendre la peine de se retourner, et pour cause : elle savait ce que son autre préparait. La stratégie était simple : un adversaire supérieur en nombre et en puissance supposerait une tactique basée sur la furtivité. Elle se connaissait par cœur, elle savait qu’elle se serait cachée dans le sable pour frapper au meilleur moment : celui où l’adversaire n’aurait pas la moindre chance de parer, encore moins de riposter. Le tout était de savoir où et à quel moment. La situation était délicate, elle ne pouvait pas ralentir, mais elle ne pouvait pas se concentrer totalement non plus, la fièvre qu’elle avait contractée ne semblait pas avoir dit son dernier mot. Quelques gouttes de sueur perlèrent sur son visage, plus elle avançait plus elle avait l’impression de naviguer à l’aveugle sur un terrain miné. Ils avaient déjà fait la grosse majorité du chemin, le bout du tunnel n’étant plus qu’à environs 300 mètres, ça ne collait pas, ce serait-elle trompée ? Perdue dans ses pensées elle ne s’était pas rendu compte qu’elle avait commencé à traîner Matt –qui s’égosillait en jurons- à travers le désert. Surprise, elle commença à ralentir
- « Shiva ne t’occupe pas de m… » commença –t-il, mais il ne put terminer. L’instant d’après, un massif poing d’acier chromé sortit à la verticale de la dune située en dessous d’eux qui frôla le visage de la jeune femme à seulement quelques millimètres. Si elle n’avait pas ralenti la seconde d’avant c’en était fini.
« On y est » se dit-elle. De son bras mécanique elle agrippa Matt par ses vêtements et le jeta en contrebas de la dune finir les dernier mètres qui les séparaient de la sortie en roulé-boulé.
« Pars devant !» cria-t-elle à son intention avant de se prendre un revers de mécha-greffe sur son flanc. Elle mordit le sable une fois de plus dans un cri aigu de douleur. Elle se tourna pour faire face à son adversaire : elle avait pris la même forme physique qu’elle. Elle était désormais plus grande, plus belle, plus-moins plate, plus mieux quoi. Mais surtout plus forte.
« Ah nan mais merde ! »
La copiée/collée arma son arme massive et la fit fendre l’air en direction de Shiva qui roula sur le côté au dernier moment, puis s’enchaina un nouveau coup pour une nouvelle roulade, encore et encore. Le poing de son ennemie traversait le sol avec une facilité déconcertante, projetant une bonne dose de son contenu et le laissant s’éparpiller au gré des vents. Le coup d’après, elle le para avec son propre bras robotique dans un bruit assourdissant, avant de prendre une impulsion et de renverser son adversaire sur le sol. Les deux clones se mirent à dévaler la pente de la dune, passant tantôt au-dessus, tantôt au-dessous de l’autre, chair contre chair, acier contre acier. Dans la dernière roulade, Shiva s’arrangea pour actionner l’interrupteur à l’épaule de son dupliqua et ainsi désactiver son bras mécanique, avant de basculer au-dessus d’elle brusquement pour que l’autre percute le sol avec violence au moment où leur périple vint à s’arrêter. D’un geste rapide et professionnel elle bloqua totalement le buste de son clone avec son bras le plus souple avant d’armer le plus dangereux à seulement quelques centimètres de son visage, la tenant ainsi en respect, le souffle court. Quand deux adversaires sont de forces égales, la victoire est décidée par celui qui réussit sa prise de soumission. Echec et mat.
Les deux se contemplèrent quelques secondes, n’ayant pour environnement sonore que leur seules respirations haletantes.
« Qu’est-ce que tu es, qu’est-ce que tu nous veux ? » gueula-t-elle avec son bras mécanique prêt à s’abattre. Devant ces interrogations, l’autre resta de marbre.
« Répond ! » ajouta Shiva qui commençait à franchement s’énerver, elle était tellement proche du visage de son autre qu’on aurait cru qu’elle allait mordre son nez.
« Ce n’est pas la peine, je suis assez proche maintenant pour te dire ce que c’est » annonça la voix grave de la bête. « …c’est quelque chose que je n’ai jamais ressenti, c’est comme attraper de la lumière cristallisée à pleines mains. Leurs plans d’existence dépassent le nôtre… quelque chose qui me dépasse, j’ai du mal à y croire. »
Shiva tombait des nues mais ne se déconcentra pas, elle regarda intensément son double dans les yeux, mais encore une fois n’y trouva rien. Autant dialoguer avec un mannequin en plastique dans un magasin de vêtements.
« Qu’est-ce tu insinues ? Ce sont des dieux ? » Elle s’approcha tellement de son alter-égo que leurs front se connectèrent. La bête répondit :
« Non, pas assez puissants si je devais utiliser un vocabulaire spécifique, je dirais que ce sont des anges
-… des anges ? »

Soudain une paire de mains les agrippa toutes les deux et les expulsa en dehors du tunnel vers le monde coloré.
« Un ange, un dieu, ou un démon on s’en fout : on a plus le temps pour ça ! » s’exclama Matt en les jetant toutes les deux vers le sol, avec une force qu’il tirait dont ne sait où.
Se retrouvant une nouvelle fois la tête dans le sable, Shiva cracha quelques grains de sables –colorés ceux-là!-
« Oh, ça va pas ?! »
Devant elle se trouvait l’ange, qui se prit une décharge de plasma juste à côté de la hanche en guise de sommation.
« Et toi tu ne bouges pas ! » Somma Matt, prêt à en jeter une deuxième en direction de sa tête.
C’était terminé : Shiva se releva lentement, le visage sérieux. « Achève là » dit-elle.
Matt se tourna vers Shiva puis à nouveau vers l’ange. Lentement il l’enjamba, et leva sa main gauche, prêt à abattre la mort. La jeune femme au visage de cire qui se tenait en face de lui commençait à respirer de plus en plus vite, bien que toujours aussi inexpressive. Matt s’interrogea : est-ce que les anges pouvaient avoir peur, pouvaient-ils mourir ? C’en était presque drôle si ce n’était pas aussi grave, mais il se retrouvait dans la même position qu’il y’a un peu plus de deux ans avec ce prête dans l’abri-bombe de sa ville natale. Il avait tout perdu ce jour-là, et au lieu de protéger ce qui lui restait, il a fait couler le sang. Certes, il possédait quelque chose de spécial à cette époque, un petit plus disons, mais ça ne lui avait pas empêché de faire les mauvais choix. Au final, il ne lui restait plus rien, tout était parti en poussière. Une pierre dans le crâne d’un prête, une décharge plasmique dans le crâne d’un ange et la boucle serait bouclée. Il venait de retrouver un corps, une chance, et tout ça pour quoi, refaire les mêmes conneries au bout de deux heures après plus de deux ans de châtiment ? Il contempla la jeune femme en face de lui, c’est vrais qu’elle lui ressemble, Shiva. Elle est le résultat des ambitions d’un homme, et des erreurs d’un autre, les siennes en l’occurrence. Il ne voulait pas plus de sang, il ne voulait plus le voir couler, et certainement pas sur les siennes.
« Non » Dit-il en abaissant son bras « je ne le ferai pas »
Shiva le regarda quelques secondes choquée, puis son visage se crispa de rage. « Je ne te le demande pas, je te le somme. Tue-la !
- Avant je n’étais pas en mesure d’arrêter tes meurtres Shiva, les règles ont changées on dirait. Il n’en n’est pas question.
- Imbécile ! Si ce truc survit il nous poursuivra, notre couverture sera foutue avant même qu’elle n’est commencée. » Elle soupira avant de faire mine d’étirer ses doigts robotique de manière parfaitement évocatrice. « Mes ordres sont absolus, ne te met pas en travers de ma mission
- J’en prends la responsabilité. »
Matt tendit son bras gauche devant lui et arma son concentré de foudre, s’il fallait montrer les crocs, c’était maintenant. Personne ne bougea pendant quelques secondes, Shiva regarda le garçon : il ne cédera pas. Elle fit mine de réfléchir avant de baisser son bras.
« Très bien. Dégage, on en reparlera. » Siffla-t-elle. Elle s’avança et le bouscula d’un revers de bras.
De manière nonchalante, elle s’accroupit près de l’autre, toujours allongée et plus ou moins tenue en respect par une possible déflagration ou écrasement d’acier en direction de sa boite crânienne. Shiva parla d’un ton indifférent, presque blasé :
« Je te laisse partir pour que tu puisse passer un message : tu vas leur dire que je fais partie de leur petit monde désormais. Regarde nous bien, on est trois et nous sommes bien réels, on change les règles. » Elle dessina un peu sur le sable avec une de ses griffes, un sourire malsain apparu sur son visage, elle dit :
Au seuil de l'inconnu Shivam11
« …Shiva… » Commença la voix de Matt derrière elle
« Pas maintenant, laisse-moi savourer ma victoire comme il se doit ! » aboya-t-elle avant de retourner à sa tâche, autant profiter, elle ricana : « alors, tu as des ailes ? Tu vas disparaître dans la lumière divine ? Tu vas t’envoler ? Est-ce que tu as une harpe ? Vous portez quoi sous vos toges ? Rien ? Allez répond quoi –en plus le coup des toges ça intéresse Matt.
- Shiva !
- Quoi ? Tu ne vas pas me dire le contraire !
- Nan, regarde. »
Il pointa fébrilement l’entrée du tunnel : une espèce de loupe géante fait d’une matière volatile catalysé par un pentagramme dans un cercle. Une sorte gaz le composait, qui semblait être un mirage causé par le miroitement de l’air où tout semblait se distordre à l’intérieur. L’environnement monochrome de cet espace devint de plus en plus distordu, à la frontière du réel. Puis s’effondra totalement sur lui-même quand le pentagramme s’effondra. Comme le souffle annonçant une déflagration atomique, l’air ambiant se mit à souffler de manière brusque. L’environnement direct devint de plus en plus blanc, mais pas à la manière d’un flash, plutôt une montée progressive, beaucoup plus dangereuse. Shiva réagit d’instinct : elle se détacha de sa copie avant de plaquer le garçon contre le sol. Un bruit fracassant, une déflagration blanche, et plus rien.
….
….

Quand elle ouvrit les yeux, elle se faisait transporter ventre sur le dos d’un animal. Ses narines s’en offusquèrent de suite mais quelque chose attira son attention avant même qu’elle n’ait pu protester.
« Yo princesse, on est réveillée ? » C’était la voix de Matt, un peu groggy.
Elle se redressa un peu et remarqua tout de suite que son corps avait encore changé sans son consentement, ses vêtements en témoignaient. Matt lui était à moitié affalé sur l’avant de la bête, elle, elle s’était faite posée façon sac de riz de 35 kg.
« C’est quoi ce bordel ? Je suis encore plus petite qu’avant ! Où est l’ange ? Et on est où la ?
- Je ne sais pas. Oui tu as l’air d’avoir 6 ans au maximum. Disparu. Et je ne sais pas non plus, ces gens nous ont trouvés à moitié mort par terre à les entendre –ils parlent notre langue, avec un accent- et ont décidé de nous emmener avec eux, on dirait, où je ne sais pas.
- …merci. »
Elle se tourna vers la tête de l’animal –une sorte de mule, il possédait un harnais qui se faisait tirer par ce qui semblait être son propriétaire. Un jeune garçon, son fils peut être, se tourna vers elle et lui fit un grand sourire, peut être que…non elle était vraiment trop H.S. pour pouvoir lui faire ravaler ses dents.
« Pourvu que ce ne soient pas des marchands d’esclaves ou des trucs dans ce genre, j’ai eu mon compte pour la journée. » marmonna-t-elle dans sa barbe.
« Il semble que ta condition soit liées directement aux aléas de cet univers, moins tu as d’énergie, plus tu régresses. Ceci dit le contraire n’est pas forcément vrais ». Intervint la bête, arrachant un cri de surprise, puis de désespoir à la jeune femme-puis fillette-puis-jeune-femme-puis -encore-fillette. Elle continua dans la conversation, à la vue de Matt qui faisait semblant de ne pas écouter, mais qui entendait tout.
- Donc tout à l’heure c’était quoi ?
- L’adrénaline, l’adrénaline c’est la clé je pense. Elle a servi de vecteur au flux qui vous traverse, et apparemment il faut que je sois plus ou moins en éveille pour que tu te transforme, il faut que j’étudie ça de plus prés. On dirait un mécanisme de défense de la réalité de ce monde, tu n’as que deux ans réel mais tu en parais presque vingt. On dirait que ce qui vous traverse comme énergie cherche à rectifier certaines « erreurs » pour ne pas que cette réalité s’effondre.
- …Je vois. Au fait dans le rêve que tu m’as fait vivre tout à l’heure, ce mot « le biolizad », c’était toi ?
- C’est mon nom
- Pourquoi tu ne me l’as jamais dit avant ? Rha puis c’est compliqué, voyons… biolizard, biolizard…bioLIZARD, LIZARD… Liza ?
- N’y pense même pas, insolente »
Elle pouffa de rire.
« Liza Liza Liza ! » appela –t-elle, Matt se retourna avec un sourire un peu shooté.
« Tu sais que c’est le diminutif d’Elizabeth ? » mâchouilla-t-il. Ce qui eut pour effet de faire éclater Shiva d’un long rire cristallin, pas un sadique auquel elle avait habitué Matt et la bête, mais un vrai, un sincère, presque naturel.
« Héhé, Elizabeth, tellement menaçant et viril. Bon, on parlera de tout ça plus tard » dit-elle une fois qu’elle eut fini, s’essuyant les larmes qui perlaient aux coins de ses yeux.
Elle regarda le soleil toucher l’horizon derrière les quelques dunes qui se trouvaient çà et là, elle ne savait pas ce qui l’attendait, elle voudrait bien faire quelques plans pour anticiper à peu près tout mais elle n’avait plus la force de réfléchir. Un sourire goguenard lui venant timidement aux lèvres quand elle pointa finalement le ciel, est ce que les anges regardaient les mortels ? Est-ce qu’ils la voyaient ? Ce moment-là avait une sorte de finesse, de poésie après la bataille, le soleil couchant tout ça… Il fallait mettre un point final à cette entrée en scène, placer la phrase choc du personnage qui occupe l’attention du spectateur, une réponse vraiment digne de la grâce des êtres divins qui -elle s’en était maintenant persuadée - devaient les observer depuis les vastes cieux.
« …dans vos gueules. » Dit-elle en alternant de doigt.
Non vraiment elle était trop fatiguée pour avoir de l’inspiration. Elle se mit en position à moitié calé dur le dos de Matt, à moitié sur celui de la mule, et regarda la teinte bleu nuit qui commençait à descendre sur eux.
« ‘Tin, et c’est que le début. »

[hrp] La fiche perso peut être désormais complétée, la suite dans un intermède, ciao ! [/hrp]
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MessageSujet: Re: Au seuil de l'inconnu   Au seuil de l'inconnu Icon_minitimeMer 26 Oct - 19:36


Une flopée d'êtres divins virevoltait autour du duo Shiva & Matt, invisibles évidemment. Le temps et l'espace, dans lesquels ils glissaient avec grâce, avaient bien plus de dimensions pour eux que pour les simples mortels qu'ils observaient.

Oui, simples mortels. Des esprits et des âmes limitées, tortueuses, aux perceptions extrêmement réduites.

A vrai dire cela retirait grandement de l'intérêt à l'affaire, tous les anges n'ayant pas vocation à s'occuper de telles choses...Et même le public en présence ne représentait pas la crème des divinités de cet univers, au contraire c'était des anges de bas rang, au pouvoir ridicule qui pouvait ressentir de la curiosité. De tels messagers étaient pas conséquence limités dans leur conception de pensées, ce qui les rendait compréhensibles à l'entendement humain.
De cette foule médiocre, au spectacle qui l'était plus encore, un archange bien supérieur en chassa les importuns en dispersant le nuage d'individu aux 360 vents solaires.

Il écouta patiemment la masse qui gravitait autour de lui.
Jouer les classiques ? Le décors inanimé qui se met à parler ? Prendre possession d'un mortel ? Créer un corps de nature divine de toute pièce ? Voix sans corps tonnant dans le vide ?
Métaphoriquement, il balaya les propositions de la main.
« Adressez-vous directement à eux. Pas besoin de nous créer une nouvelle religion de 'la pierre qui parle' ou des 'anges qui surveillent chacun de vos gestes'.
Mais ils nous sont inaccessibles ! » clama en cœur les anges tourbillonnant.
« C'est bien pour cela que je suis là. Écoutez donc silencieusement ce qui va résonner au sein de leur esprit. »




Vous entendez dans votre esprit
Les voix de tous les gens que vous avez connus, unies.
C'est la forme que nous avons choisie pour vous apparaître
Car vos perceptions ne voient pas la profondeur de l'Être.

Nous sommes divins, nous sommes anges
D'un Dieu qui s'est en-allé.
Alors Étrangers, mortels qui ne nous sont pas si étranges,
Vous qui découvrez déjà aux travers de vos préjugés,
Un univers si vaste sur un monde si petit,
N'ayez ni prétention de connaître
Ni prétention de vous rendre maître.
La nature est ici capricieuse, et nous n'avons ni cœur à votre mort
Ni à votre survie.
C'est à vous qu'appartient votre sort,
Et malgré vos desseins, jamais nous n'interviendrons dans vos vies.
Une exception est cependant à noter, et elle ne comprend pas votre projet :
Gardez-vous d'Êtres
Malfaisants et faisant le Mal.
Gardez-vous des déséquilibres cosmiques
Le reste vous appartient.

Nous avons, enfin, deux choses à vous donner,
Deux savoirs bien riches en vérité.
Le premier est que les Humains sont possédés par la magie
Des Grands Éléments de la Vie.
Que se manifestent donc vos capacités,
L'un de vous a d'ailleurs commencé à chercher.

Le deuxième concerne votre affrontement.
Zeromus, l'invocation, le premier être à vous être apparu,
Vous avez enfermés dans une réalité distordue.
Son rôle est de supprimer les aberrations, et de limiter ce qui pourrait être trop puissant.
Il fut facile de vaincre l'un des nôtres dans un couloir menant au Néant,
Mais cette restriction continue.
Une sphère dont le rayon est plutôt grand,
Bloque les flux et les énergies en surplus.
Cela n'altère point votre environnement, à l'échelle de l'humain.
Cela est bien plus embêtant pour ouvrir une porte correspondant à votre dessein.

Alors nous vous offrons une énigme pour invoquer Zeromus.
Invoquer c'est mettre en votre pouvoir votre maître
Afin d'ordonner de briser les dimensions qui entourent votre être.

Voici l'énigme que jamais vous ne pourrez oublier :
« Il existe des entités primordiales
Préfaces de la Terre et des Ailes de Lumière
Ainsi que des Démons, dont le rôle est vital.

Ainsi en est-il de l'Artisant des Sphères
Assurant de toujours à veiller les frontières,
Dernières limites du terrible Néant.

Il est bien avéré que vers notre versant
De tels êtres n'ont d'intérêt à s'incliner,
Que leur fonction les font Exigeants.

Trouve donc les quatre mots de ces définitions
Mon premier est pour la clef son constituant ; il est presque votre versant et répond calmement à cette douce définition : je suis pire que ce qui est pire ; je suis meilleur que ce qui est meilleur ; si tu en manges tu meures.
Mon deuxième est mon habitation, et comme je me trouve à la limite de tout, tu auras beau venir me chercher tu ne pourras m'atteindre.
C'est vers elle qui faudra articuler mon troisième qui est mon nom tout simplement, celui rituel qu'il faut prononcer en m'invoquant.
Mon quatrième s'agrandit quand vous retirez mais se rétrécit quand vous le remplissez. Mets-le entre toi et moi pour que je puisse t'apparaître la première fois.
Mon dernier me domptera ; chaque fragment se trouve à l'intérieur de mon premier jusqu'à mon quatrième. Deux y apparaissent quatre fois, et deux deux fois, soit 12 sur 22. Dis et je serai à toi. »
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MessageSujet: Re: Au seuil de l'inconnu   Au seuil de l'inconnu Icon_minitimeMar 10 Jan - 18:38

Matt et Shiva étaient déjà inconscients quand le message leur parvint, mais il retentit en eux comme si ces paroles étaient prisonnières de leur existence. Il se passa un petit moment avant que quelque chose réagisse, et soudain une sensation infime mais présente parcouru le flux et alla s’immiscer dans chaque atome qui composait le globe terrestre. Bien trop insignifiant pour les êtres qu’il abritait, il fut en revanche bien perceptible pour les anges, composés eux même de cette substance qui compose le monde. Chaque être qui n’appartenait pas à la catégorie des mortels pouvait le ressentir, pouvait entendre cette voix rauque, grave et monocorde pour peu qu’ils y accordent une attention. Ils pouvaient entendre :

A ces divinités habitant les cieux
Qui sur nous avez daignés baisser les yeux
Je suis le seul à pouvoir vous répondre, car je suis à mi-chemin
Je ne suis pas mortel, mais je n’ai rien de divin

Depuis vos hautes sphères je sais que vous m’entendez
Vêtus de l’orgueil de ceux qui pensent pouvoir décider
Votre message je le sais est désormais ancré dans leurs rêves
Seul moi suis en mesure de répondre à vos avertissements mièvres

Gardez vos mises en garde, laissez nos desseins
Seuls à ces mortels appartient leur destin
Le monde des vivants est infini, il est richesse
Mais depuis vos hautes tours vous ne le comprendrez jamais
Ce monde est condamné et vous n’interviendrez pas je le sais
Trop occupés à nous observer, drapés dans votre soi-disant sagesse

L’énigme sera résolue, le voile réduit en poussière
Et interviendront des armées en pelletons
A la fin de votre épreuve, quand le fléau ravagera ces terres
Nous verrons si le sort de cette planète attire toujours si peu votre attention.

...

...


« Liza les provoques pas, le ciel va nous tomber sur la tête » marmonna Shiva en plaisantant, dans un demi sommeil.

- «...»

Ayé, c'est fini. Je peux passer à autre chose maintenant ?
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MessageSujet: Re: Au seuil de l'inconnu   Au seuil de l'inconnu Icon_minitimeMer 11 Jan - 15:11

HRP :
Durant son sommeil, se seront glissés mystérieusement quelques objets et un peu de la monnaie en cours sur la planète (400 zennys, 2 herbes médicinale et un antidote) dans les affaires de Matt. Shiva recevra un petit morceau de toile plié en quatre où seront dessinés seulement les contours des continents et une indication vers le nord.
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MessageSujet: Re: Au seuil de l'inconnu   Au seuil de l'inconnu Icon_minitimeSam 20 Oct - 1:56

La suite de mes fabuleuses aventures sur ce magnifique lien confectionné par mes soins
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MessageSujet: Re: Au seuil de l'inconnu   Au seuil de l'inconnu Icon_minitime

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